L’eau : un bien commun à sanctuariser

Renforcer la protection des ressources en eau potable

Publié le 12 juin 2025 à 19:12

Nous le savons tous : l’eau est un bien précieux, tant la ressource est fragile. Malheureusement, 1,4 milliard de personnes sont encore privées d’eau potable dans le monde.

Quelque 1,2 million de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau, dont 300 000 enfants de moins de 5 ans. Près de 700 millions sont touchés par des pénuries, dans 43 pays, avec des conséquences en matière de migration. Les déficits hydriques ont en effet augmenté de 10 % les flux migratoires à l’échelle de la planète.

L’eau sera demain une source permanente de conflits, si nous n’y prenons pas garde. C’est un bien commun qu’il faut sanctuariser.

Les menaces pesant sur la gestion de l’eau sont qualitatives et quantitatives. Nous saluons le volontarisme de Florence Blatrix Contat et du groupe socialiste.

Selon le ministère de la santé, en 2022, plus de 10 millions de Français ont été alimentés au moins une fois par de l’eau non conforme. Actuellement, 30 % des eaux souterraines sont polluées par des résidus.

Certes, la loi sur l’eau de 1992 a créé des périmètres de protection des captages. Mais c’est insuffisant ; il faut aller plus loin. Cette proposition de loi va dans le bon sens, bien plus loin que la feuille de route du Gouvernement, trop timide.

Quelque 100 captages d’eau sont fermés chaque année à cause de pollutions non traitables, ou à un coût trop élevé. Abandonner des captages, c’est renforcer notre dépendance vis-à-vis des captages existants. C’est donc aussi un problème de financement.

Les coûts de prévention sont trois fois moins élevés que les coûts de traitement. Ces derniers, qui peuvent atteindre 1 milliard d’euros par an, pèsent fortement sur les comptes des collectivités gestionnaires, qui n’ont parfois pas d’autre choix que de les répercuter sur les consommateurs.

Le paradigme de la gestion de l’eau doit changer. Nous ne pouvons plus mégoter : l’eau doit être au centre de tout. Bien sûr, il faut soutenir la filière agricole et faciliter les conversions. L’un ne va pas sans l’autre : cessons d’adopter une vision binaire. Il est urgent de trouver une solution durable.

J’en appelle à nous éloigner des eaux glacées des calculs égoïstes. (M. Hervé Gillé apprécie la métaphore.) Ayons en tête les futures générations. Nous voterons très favorablement cette proposition de loi.

AlexandreBasquin

Sénateur du Nord
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