"Le gaz hilarant ne fait pas du tout rire les usines d’incinération"

Proposition de loi visant à renforcer la prévention et la lutte contre le risque incendie lié aux batteries au lithium et aux cartouches de protoxyde d'azote dans les installations de collecte, de tri et de recyclage

Publié le 7 mars 2025 à 14:56

L’usage du protoxyde d’azote est un fléau pour la santé des plus jeunes, qui recherchent les effets hilarants de ce gaz. Des moyens plus coercitifs pour lutter contre ce phénomène désastreux sont indispensables.

Au-delà de l’aspect sanitaire, l’usage du protoxyde d’azote comme la multiplication des batteries au lithium ont des conséquences dans les centres de collecte et de tri. Nous saluons l’intégration de ces deux questions dans le même texte.

Les cartouches et bonbonnes de protoxyde d’azote, rarement complètement vidées, peuvent exploser et provoquer d’importants dégâts matériels. Dans le centre de valorisation énergétique de Valenciennes, cela se produit une fois par semaine, pour un coût de 1 million d’euros l’année dernière.

Le gaz hilarant ne fait pas du tout rire les usines d’incinération, et ce n’est pas aux collectivités locales de prendre constamment en charge les dégâts. Ces explosions obligent les gestionnaires à se réorienter vers des centres d’enfouissement, ce qui a des conséquences environnementales, sans parler des risques pour le personnel et des effets sur les réseaux de chaleur.

Le traitement des batteries au lithium a également des conséquences de plus en plus lourdes. Véritable cauchemar pour les pompiers, les incendies liés à ces batteries ont bondi de 150 % en dix ans. Dans 60 % des cas, ils surviennent dans les centres de tri.

Il est nécessaire de prendre des mesures fortes, en particulier d’appliquer le principe, juste et essentiel, du pollueur-payeur. L’intégration des cartouches de gaz de protoxyde d’azote au sein de la REP DDS et la prise en charge de la prévention par les éco-organismes vont dans le bon sens.

Il faut également agir à l’échelon européen pour imposer de nouvelles normes et contraindre les industriels à produire des cartouches avec valves de sécurité.

N’exonérons pas les industriels de leurs responsabilités, sanitaires ou environnementales. Pour l’heure, le groupe CRCE-K votera ce texte, qui marque un premier pas important.

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