La majorité gouvernementale nous qualifie, nous parlementaires de gauche, d’incohérents et irresponsables. C’est la plus incroyable des fake news du moment ! En réalité c’est la gestion du Gouvernement qui est incohérente et irresponsable.
Quelques faits. Il y a un an, le 27 novembre 2023, tout commence : les recettes de TVA sont annoncées en baisse par rapport aux prévisions. Bruno Le Maire cache cette information aux parlementaires et ne fait rien, mais Élisabeth Borne est, en revanche, bien informée, comme la mission flash sur la dégradation des finances publiques l’a montrée.
S’ajoute à cela une pseudo-taxe sur les superprofits des énergéticiens qui rapporte 11,7 milliards d’euros de moins que prévu. Les vrais superprofits, eux, ne sont jamais taxés !
En février, Bruno Le Maire annule 10 milliards d’euros de crédits, rabot inédit sur les investissements essentiels à la nation, notamment la transition énergétique, amputée de 2,2 milliards d’euros.
Poursuivant son chemin vers un déficit abyssal, il reporte 16,1 milliards d’euros de 2023 vers 2024. Les sénateurs ont été alors nombreux à demander un PLFR, pour qu’un débat ait lieu au Parlement sur les moyens de résorber le déficit. Refus de l’Élysée : pas de budget rectificatif avant les élections européennes - confusion budgétaire, politicienne, électoraliste.
Le Gouvernement a continué à mettre de côté des crédits, mettant en difficulté les services publics.
Les urnes ont parlé, mais le chef de l’État n’en tient pas compte, et il met 60 jours à nommer Michel Barnier, qui avait encore un gouvernement à constituer.
En définitive, 6 milliards d’euros sont annulés dans le PLFG après le gel de 16 milliards d’euros, pour atteindre 6,1 % de déficit.
La gestion budgétaire opaque et passive du Gouvernement aura eu raison de la crédibilité budgétaire de notre pays.
La CMP, cet élément antidémocratique de la Ve République, est une nouvelle fois parvenue à un accord sur un texte rejeté à l’Assemblée nationale. Le Parlement est décidément peu considéré...
Dimanche dernier, 1er décembre, avec le soutien de la majorité sénatoriale, le ministre du budget fait revoter le Sénat sur des recettes qui sont dès lors abandonnées : 2 milliards d’euros sur les actifs financiers, 550 millions d’euros sur les transactions financières, 1,5 milliard d’euros sur les Gafam.
Qui est incohérent ? La gauche ? Le chaos politique a pour seuls responsables les locataires de l’Élysée et de Matignon !
Nous ne voterons pas ce PLFG.