L’austérité jusque dans les outre-mer

Crédits mission "outre-mer" 2025

Publié le 17 janvier 2025 à 10:57

Alors que le précédent gouvernement a été censuré, le pays réclame un changement de cap. Quant aux outre-mer, ils méritaient un autre budget, au moins 10 000 fois plus ambitieux !

Alors que le la décision de dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie a provoqué le chaos, que des protestations contre la vie chère ont éclaté en Martinique et en Guadeloupe, que le cyclone Chido a dévasté Mayotte et que l’épidémie de chikungunya s’aggrave à La Réunion, nos territoires auraient besoin d’un soutien massif.

Leurs difficultés structurelles justifient des interventions spécifiques : vie chère, taux de chômage et de pauvreté supérieurs à ceux de l’Hexagone - la pauvreté touche 36 % des Réunionnais - , services essentiels parfois mal assurés. De plus, les collectivités territoriales ultramarines sont particulièrement touchées par la baisse des crédits.

Comment ne pas évoquer la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, où les plaies sont encore vives mais où les accords de Nouméa n’ont jamais autant résonné dans les consciences et les coeurs ? La revendication par un peuple de son droit à l’autodétermination demeure légitime. Huit mois après les événements du 13 mai, des émeutes de la faim sont à craindre. Cette catastrophe sociale et économique est la conséquence d’une attitude jusqu’au-boutiste et paternaliste, mêlée à des réflexes colonialistes.

L’heure est à la responsabilité collective : nous devons reconstruire la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. C’est le sens de plusieurs amendements déposés avec l’assentiment massif des élus, indépendantistes ou non.

À Mayotte, votre projet de loi d’urgence intervient deux mois après le passage du cyclone, alors que l’urgence humanitaire est patente. Nous déplorons la mort de 39 personnes et sommes solidaires de toutes les victimes sans papiers, qui ont perdu la vie ou ne peuvent être soignées. Notre groupe remercie toutes les personnes qui viennent en aide aux victimes, quelles qu’elles soient.

Derrière les lignes budgétaires, il y a des vies humaines et l’avenir de près de 3 millions de Français. Les outre-mer ne peuvent pas être les premiers territoires à pâtir de la baisse des dépenses publiques. Or cette mission révèle en creux un manque de vision du Gouvernement pour les outre-mer, ainsi que sa méconnaissance de nos territoires.

ÉvelyneCorbière Naminzo

Sénatrice de La Réunion
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