Sur le fond, en revanche, l’autosatisfaction est toujours de rigueur - pour ne pas dire d’austérité. Les politiques menées auraient porté leurs fruits pour l’attractivité de la France, les crises successives mis en lumière la résilience de la France... Cette constance dans l’autocélébration dissimule des choix politiques tragiques pour nos finances publiques.
La France n’est plus un pays industriel - nous, communistes, le regrettons. Pour la part de valeur ajoutée industrielle nous sommes en 24e position sur 27 en Europe, devant Malte, Chypre et le Luxembourg. Seuls 5 % des emplois créés ces dernières années sont industriels. Si les emplois dans l’énergie verte augmentent, ils baissent dans l’immense majorité des secteurs industriels. Certes, le solde net de créations d’entreprises est positif, mais il s’agit d’entreprises peu pourvoyeuses d’emplois. Ces résultats sont à mettre en regard du coût de la politique de l’offre menée depuis plusieurs années. Les baisses d’impôts et de cotisations représentent 52,9 milliards d’euros chaque année, de façon pérenne.
Autre motif d’autosatisfaction : la France attirerait toujours autant les investisseurs. Cessez de brader notre souveraineté et notre modèle social ! Un emploi créé dans l’industrie coûte plus de 400 000 euros aux finances publiques. Le capital est subventionné, pour ne pas dire assisté...
Le secteur du luxe a profité à plein de la mondialisation, l’industrie s’est effondrée : hors agroalimentaire, sa part est passée de 33 à 14 %. Pour rattraper son retard, l’Union européenne doit réaliser des investissements massifs : empruntons 800 milliards d’euros aux marchés financiers, nous suggère M. Draghi. L’emprise des marchés financiers sur les économies et les États européens s’en trouvera renforcée.
Le Gouvernement décide d’un ajustement structurel plus de deux fois supérieur au 1,2 point de PIB préconisé par l’Union européenne. Cette violence n’est pas prescrite par le médecin européen, l’ordonnance émane du Gouvernement.
« Effort partagé » : on sent que la formule a été travaillée... En réalité, ce sont les classes populaires, moyennes et les collectivités territoriales qui paieront le gros du tribut. Nous ferons tout notre possible pour y remédier.