Il est dangereux de s’engager dans un marathon sans s’y être préparé, et désastreux de s’arrêter à cause d’un claquage après quelques kilomètres.
Les maires sont inquiets. Depuis plusieurs semaines, ils ont du mal à se projeter et à construire un budget pour 2025. Ils sont inquiets devant le spectacle d’un homme qui, au soir des élections européennes, a décidé seul de dissoudre, qui a attendu 50 jours pour nommer un Premier ministre, puis a nommé un Premier ministre qui n’appartenait pas au camp des vainqueurs des élections législatives. Avec ce péché originel démocratique, la censure devenait inévitable. Jean-Louis Debré l’a rappelé ce matin ; il ne restait plus qu’à connaître le jour et l’heure.
Les maires s’inquiètent du renforcement de l’extrême droite, alors que les parlementaires qu’ils connaissaient ont été balayés lors des dernières élections. Le RN a été mis au centre des débats ; le choix a été fait de ne s’adresser qu’à lui, et nous en payons le prix.
Chaque gouvernement a considéré les collectivités comme un coût plutôt qu’un atout. Cette année, l’article 64, qui, à la différence des contrats de Cahors ou d’une simple baisse de dotations, réduit les moyens des collectivités. On joue à opposer les collectivités entre elles : petites contre grandes, ruraux contre urbains, métropole contre outre-mer... Chaque jour, la République se fracture un peu plus.
Mission singulière enfin, car vous avez accepté dimanche de revenir sur la contemporanéisation du FCTVA. Désormais, nous savons que 6,5 milliards d’euros dus par l’État seront supportés par les collectivités. C’est dire s’il y a besoin d’un autre budget que celui qui nous est proposé !