Un plan de relance plombé par son opacité

Crédits 2025 « Plan de relance » et « Investir pour la France de 2030 »

Publié le 17 janvier 2025 à 11:01

Le plan France 2030 est présenté comme un emblème du second quinquennat. Sous ses atours ambitieux, il incarne bien la méthode Macron.

D’abord, une opacité préoccupante : ce dispositif, hors des circuits budgétaires traditionnels, échappe au contrôle du Parlement et à toute possibilité de réorientation stratégique. Ensuite, une grande complaisance pour le capital : malgré des projets intéressants comme la décarbonation de l’usine ArcelorMittal à Dunkerque, on subventionne sans condition.

France 2030 attribue 54 milliards d’euros, sans aucun contrôle démocratique. Qui décide ? Au nom de qui ? Jusqu’à quand ? Aucune réponse satisfaisante ne nous est apportée : rapports au Parlement anémiques, aucune transparence sur les retours d’investissement, aucune information sur les emplois créés... Le Parlement, qui devrait être le lieu naturel d’élaboration des priorités stratégiques, est relégué à un rôle de spectateur.

Mieux produire, mieux vivre, mieux comprendre : l’intention est pourtant louable. Mais au plan écologique, aucune conditionnalité sérieuse. Au plan industriel, où sont les critères de production ? Pourquoi ne pas exiger le maintien de la production sur le territoire national ? Au plan social, quid des emplois durables ? Et on injecte des millions dans des entreprises domiciliées fiscalement à l’étranger ! Une start-up, filiale d’une maison-mère domiciliée aux États-Unis et réalisant un chiffre d’affaires dérisoire en France, a reçu 3,5 millions d’euros... Nous connaissions le plan Marshall, voici le plan « marche pas ». (Sourires)

Au lieu de cela, nous aurions besoin d’une conditionnalité ferme, d’une planification démocratiquement actée et d’un ancrage territorial, sans quoi France 2030 ne sera pas le grand plan d’investissement que le pays mérite. Le groupe CRCE-Kanaky ne votera donc pas ces crédits.

Pascal Savoldelli

Sénateur du Val-de-Marne
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