Surenchère, encore, car il s’agit ici d’allonger la durée de rétention en CRA (Centre de rétention administrative). Les personnes qui y sont retenues, rappelons-le, ont déjà purgé leurs peines. Comme si l’immigration était le seul sujet digne d’intérêt dans notre assemblée...
En 1981, la durée de rétention maximale était de 7 jours, puis 45 en 2011, 90 en 2018, et maintenant il s’agirait de passer à 210 jours. Et voilà que Bruno Retailleau propose 18 mois, alors que la proposition n’a pas encore été adoptée, petits bras !
Surenchère, enfin, car cette politique a un coût : 1,8 milliard d’euros chaque année et 602 euros par jour par personne retenue.
Il est paradoxal de voir les tenants de la baisse de la dépense publique considérer qu’en matière d’immigration, toutes les dépenses sont permises.
La reconduite à la frontière nécessite la délivrance d’un laissez-passer consulaire. Selon la Cour des comptes, 58 % des libérations en CRA, avant éloignement, résultent d’une impasse dans la délivrance des laissez-passer consulaires.
L’assassin de Philippine n’est pas allé au bout des 90 jours en CRA, il a été libéré au bout de 75 jours : l’allongement n’aurait rien changé à ce drame.
Ce texte ne vise qu’à répondre à l’opinion. C’est un texte CNews, il ne vise qu’à donner l’illusion qu’on agit, d’accréditer que la France est laxiste en matière d’immigration.
Nous voterons contre ce texte.