Vous souhaitez réduire l’immigration, et pas seulement l’immigration irrégulière.
Vous voulez faire de la France une terre moins attractive pour les candidats à l’immigration, en essayant de la rendre, pour ainsi dire, la plus repoussante possible.
Cette politique est non seulement injuste, mais inefficace. Ce ne sont pas tant les conditions d’accueil qui jouent que les conditions de départ dans les pays d’accueil.
Votre stratégie s’illustre pleinement dans le présent budget.
Je pense d’abord aux foyers de travailleurs migrants, qui accueillent des travailleurs en situation régulière, parfois présents en France depuis des décennies. En 1997, un vaste plan de rénovation a été décidé. Or ce budget prévoit de réduire les crédits de 85 % ce qui entraînera une dégradation supplémentaire des conditions de vie dans ces centres.
Vous réduisez aussi les crédits de l’hébergement d’urgence. C’est dangereux et inquiétant, alors qu’un rapport de l’Unicef montre qu’en France, septième puissance économique du monde, 2 000 enfants dorment dehors, dont beaucoup sont en demande d’asile. Le risque est de multiplier les campements de rue, donc de créer des désordres.
Par ailleurs, les crédits de l’ADA baissent de 47 %. Vous vous êtes opposés lors de la loi Immigration à ce que les demandeurs d’asile puissent travailler et ainsi sortir de cette assistance. Résultat : un risque de précarité.
Enfin, les crédits en faveur de la rétention administrative sont en nette diminution, alors que vous voulez retenir les personnes plus longtemps. S’il y a moins d’argent pour la rétention administrative, les conditions de vie dans les CRA se dégraderont, et les conditions de travail des encadrants de même.
Votre budget nous semble mauvais et votre politique ne tarira pas les flux, mais désorganisera les conditions d’accueil. Nous voterons contre les crédits. (Applaudissements à gauche)