Là où l’État est fort, le narcotrafic recule

Publié le 29 janvier 2025 à 11:19

En 2023, avec 49 narcohomicides, Marseille fut au centre d’une actualité dramatique. D’où notre demande, avec Guy Benarroche et Marie-Arlette Carlotti, d’une commission d’enquête. Enfant des quartiers nord, je sais que ma ville ne se résume pas à cela, mais comment ne pas voir le développement d’un trafic de plus en plus structuré par les mafias ?

En janvier 2024, avec d’autres acteurs, j’ai dénoncé le poids de la mafia dans ma ville, dans mon département et dans le pays. Car c’est bel et bien un problème national et international.

Je rends hommage à Pio La Torre, député communiste italien, assassiné par la mafia en 1982. Je pense aussi à François Billoux, député et ministre communiste, à l’origine de l’opération Marseille propre. Le communiste que je suis sera toujours en lutte acharnée contre ces réseaux et ces mafias. Comment ça, un communiste appelle à l’ordre ? Mais les premières victimes des narcotrafics sont les plus précaires ! Si l’État les a parfois abandonnés, les narcotrafiquants sont, eux, bien présents, profitant des failles de notre État social.

Il faudra réinvestir tous les territoires de la République. Là où l’État est fort, le narcotrafic recule. Là où l’État est faible, les mafias prospèrent. Un État fort, ce sont des services publics de qualité, partout et pour tous. L’État doit aussi protéger les 350 000 mineurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE), recrutés par les mafias à la sortie des foyers. Mais les moyens ne sont pas à la hauteur !

Il faut aussi protéger les professionnels en première ligne face aux narcotrafiquants - avocats, dockers, personnel portuaire et pénitentiaire, douaniers - , plutôt que de les présumer coupables ou complices. Nous avons déposé plusieurs amendements en ce sens.

Enfin, il faut agir avec cohérence et détermination. Dans le contexte actuel, la réforme de la police judiciaire paraît d’autant plus surprenante ; nous attendons son retour. Cela doit aussi s’incarner dans notre diplomatie. Élevons la voix contre les pays producteurs !

Le groupe CRCE-Kanaky, convaincu que la lutte contre le narcotrafic s’intègre dans un projet de développement économique, social, démocratique et populaire, votera ces propositions de loi.

Jérémy Bacchi

Sénateur des Bouches-du-Rhône
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Un État fort, ce sont des services publics de qualité, partout et pour tous. L'État doit aussi protéger les 350 000 mineurs de l'aide sociale à l'enfance (ASE), recrutés par les mafias à la sortie des foyers. Mais les moyens ne sont pas à la hauteur !

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