Demande d’enquête sur les violences policières lors de l’évacuation du squat de cachan

Publié le 14 septembre 2006 à 10:43 Mise à jour le 8 avril 2015

REPUBLIQUE FRANÇAISE

Paris, le 14 septembre 2006

Monsieur le Président Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité
62 boulevard de la Tour Maubourg
75007 Paris

Monsieur le Président,

Le jeudi 17 août, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation du « squat de Cachan ». Cette opération semble s’être déroulée dans le calme.
Cependant, certaines violences et contraintes, pour le moins inopportunes, semblent s’être déroulées à l’encontre de certaines personnes évacuées, comme l’attestent les plaintes déposées par celles-ci.
Suite à cette évacuation, nombre d’anciens résidents de ce squat se sont rassemblés sur place et ont passé la nuit devant le bâtiment évacué.
Le vendredi 18, au matin, les forces de l’ordre ont alors procédés à une opération de dispersion.
A cette occasion, il apparaît que plusieurs CRS, procédant à cette dispersion, auraient commis des actes de violence et d’intempérance incompréhensibles. Les victimes de celles-ci ont, elles aussi, déposé des plaintes auprès du Procureur de la République de Créteil.
J’ai recueilli ces témoignages au cours de visites que j’ai effectué sur place en compagnie de membres de la Ligue des droits de l’Homme.
L’ensemble des personnes dont je vous fais parvenir le témoignage m’ont demandé de saisir votre Commission pour que toute la lumière puisse être faite concernant ces événements douloureux.
C’est pourquoi, en vertu de mon pouvoir de saisine, je vous transmets l’ensemble des documents et témoignages dont je dispose en vous signalant que la plupart des personnes qui m’ont saisi ne disposent pas d’autre adresse que celle du gymnase à Cachan, dans lequel elles sont hébergées, dans l’attente d’un relogement.

Certes, je ne suis pas sans méconnaître la rudesse de telles interventions policières et il est normal que beaucoup s’interrogent sur la nécessité d’employer de telles mesures violentes à l’encontre de familles rassemblées. De ce fait l’attitude des forces de l’ordre, lors de telles interventions, doit être tout particulièrement emprunte d’un maximum de civilités et doit exclure toute violence verbale et physique supplémentaires.
A la lumière des témoignages que j’ai reçu, il semble que des dérapages se soient produit, c’est pourquoi je vous demande d’examiner les conditions d’intervention des forces de l’ordre les 17 et 18 août à Cachan.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, monsieur le Président, l’expression de ma considération respectueuse.

Jean-François Voguet

Jean-François Voguet

Ancien sénateur du Val-de-Marne
Contacter par E-mail

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

Justice et police