Monsieur le Président de la République,
Je me permets d’appeler votre attention sur la situation de la branche hydroélectrique de l’entreprise General Electric après l’annonce par la direction d’un projet de restructuration du site de Grenoble spécialisé dans la conception et la production de turbines hydrauliques destinées à l’exploitation des barrages.
C’est un dossier que vous connaissez bien puisqu’en 2015 vous aviez en qualité de Ministre de l’Economie accompagné l’accord d’acquisition par General Electric de la branche Energies d’Alstom, déclarant à l’époque que le gouvernement serait comptable des engagements pris à l’occasion de cet accord.
Le plan annoncé aux salarié-e-s prévoit la suppression de 345 emplois, soit près de la moitié des effectifs du site ce qui pour le territoire, compte tenu des suppressions d’emplois induites, est d’une extrême gravité et je partage l’inquiétude et la colère des salarié-e-s mais aussi des élu-e-s qui expriment leur incompréhension devant une telle perspective.
Au-delà des emplois et de l’avenir des salarié-e-s que nous nous devons de préserver, c’est toute la dynamique d’innovation technologique et industrielle, de la formation en matière hydraulique historiquement implantée sur le bassin grenoblois qui sera impactée au travers des sous-traitants, des Start-Up, de l’Ecole nationale supérieure d’hydraulique et de mécanique de Grenoble.
C’est à très court terme la fermeture totale du site, de son laboratoire d’excellence, la disparition d’un savoir-faire unique, mondialement reconnu, d’une technologie de pointe et de la recherche et développement. Des fonctions qui ne pourront être reportées sur les autres sites de l’entreprise ouvrant la voie pour l’hydroélectrique français aux seuls marchés asiatique et américain.
Je ne doute pas que tout comme les salarié-e-s et les élu-e-s de l’Isère, vous mesuriez l’urgence d’une intervention pour réorienter la stratégie de General Electric et stopper ce plan de déstructuration de la filière hydroélectrique.
A l’heure de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables, l’enjeu est de taille et il l’est en matière de sécurité et de pérennité de nos ouvrages hydrauliques. Aussi pour assurer la souveraineté de la France en matière de transition énergétique, différentes alternatives doivent être examinées telles que la reprise de l’entreprise par EDF ou ses filiales, et je soumets également au Ministre de l’Economie et au Ministre de la Transition écologique et solidaire, des propositions en ce sens.
Je compte sur votre intervention et dans l’attente des suites que vous donnerez, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.