Sur les 113 opérateurs de billetterie du marché, quatre se taillent la part du lion : France Billet, Ticketmaster, See Tickets et Veepee. Ce quasi-monopole d’acteurs financiarisés, souvent étrangers, fait primer les logiques capitalistiques au détriment des acteurs tiers. La diversité culturelle est l’un des biens les plus précieux de notre nation, or l’émergence de grands groupes soucieux de rentabilité immédiate conduit de facto à écarter les petits acteurs de diffusion.
Cette position dominante a conduit à des pratiques jugées anti-concurrentielles par l’Autorité de la concurrence. En 2012, la Fnac, France Billet et Ticketnet ont été condamnés pour entente ; en 2019, une enquête de la DGCCRF pour pratiques commerciales déloyales a révélé dix anomalies sur douze plateformes contrôlées.
Nous devons réagir face à cette domination du capital et à cette dépossession numérique. L’objectif devrait être non de maximiser les recettes et le remplissage, mais de promouvoir l’accès à la culture.
Il faut distinguer revendeurs professionnels et revendeurs occasionnels afin de viser les reventes organisées, spéculatives ou frauduleuses. Interdire une plateforme de revente occasionnelle inciterait les usagers à se tourner vers des offres illicites. Dans un cas, il s’agit de faire du business, dans l’autre, d’échanger entre particuliers.
Un dialogue entre les organisateurs de spectacle et les plateformes d’échange pourrait aboutir à une meilleure traçabilité des billets, ou à étaler dans le temps la mise en vente pour limiter le risque d’achat massif et d’anticipation des revendeurs. Oui à l’encadrement des plateformes de revente agissant en qualité de tiers de confiance.