La PPE 2025-2035, censée retracer notre avenir, a en effet été retardée depuis trois ans. Toutes les excuses ont été utilisées pour retarder un vote et la publication d’un texte. Pendant ce temps, on amusait le Parlement avec des textes sans cohérence les uns avec les autres, et sans vision stratégique pour accélérer des projets à l’arrêt. Votre méthode : rester au point mort, en appuyant fort sur l’accélérateur. Comme dans une voiture, ça fait ronfler le moteur, mais on n’avance pas d’un mètre
Aujourd’hui, vous vous présentez devant le Parlement, sans aucun vote ! Comble du déni démocratique : on apprend qu’un groupe de travail avec deux parlementaires de la majorité sera mis en place.
Nous vous demandons donc de stopper cette méthode, qui n’est qu’une pantalonnade, et de travailler à un projet de loi soumis au vote. Cela légitimerait ce texte, au lieu d’agir en catimini.
L’énergie n’est pas une marchandise, mais un bien commun. Il faut revenir sur la libéralisation du secteur, qui a fait gonfler les prix artificiellement sous l’effet du trading et des requins du secteur.
La souveraineté énergétique suppose le contrôle des ressources et des choix d’avenir. L’énergie est le sang qui irrigue notre économie, nos industries et nos foyers.
Le marché, par essence, ne connaît ni le long terme ni l’intérêt général. Il ne planifie pas, il ne sécurise pas, il optimise. Il ne protège pas, il spécule. Il n’investit pas, il optimise jusqu’à épuisement.
Pour notre part, nous sommes favorables à un mix énergétique : nous n’opposerons jamais les énergies renouvelables au nucléaire. L’urgence est de sortir des énergies fossiles, qui représentent encore 40 % de notre consommation énergétique.
La priorité devrait être donnée à l’électrification des usages dans tous les domaines. Cela nécessite des moyens, des politiques publiques de long terme, et non de la politique à la petite semaine, des primes annuelles rabotées l’année d’après. Et ce, sans faire peser cette transition sur les plus faibles d’entre nous ! Or vous avez prévu un rabot de 700 millions sur MaPrimeRénov’ et la fin de la prime à la conversion, alors que vous préparez la mise en place des futures zones à faibles émissions (ZFE) pour 2026 !
Il faut investir ! D’abord dans le nucléaire : six EPR2, peut-être quatorze, des petits SMR. Et après ? Où sont l’étude d’impact et l’avis du Conseil d’État ? Six EPR2, c’est 67 milliards d’euros au bas mot. Qui paiera ?
Le Président de la République peut limoger les PDG d’EDF les uns après les autres, mais est-ce EDF, exsangue, qui devra payer ? Ou les Français ? Où sont les milliards promis par l’État ? Nulle part !
Oui, nous avons besoin des énergies renouvelables. Mais pas dans une logique de financiarisation où des multinationales maximisent leurs profits. Où est la planification écologique ? Pourquoi le coût des raccordements ou la folie des prix garantis est toujours en vigueur ?
Même quand on ne produit pas, on est payé à ne rien faire.
Pas un mot sur les tarifs réglementés, sur la protection des consommateurs. Nous déposerons prochainement une proposition de loi pour mieux protéger les usagers.
En quatre ans, le prix des factures a augmenté de 72 % pour l’électricité et de 99 % pour le gaz ! Avec le dispositif succédant à l’Arenh, ce sera au moins 10 % d’augmentation !
Il faut d’urgence changer le mode de calcul des tarifs réglementés de vente (TRV) et s’attaquer aux taxes, qui représentent un tiers de la facture : il existe même une taxe sur une autre taxe, puisque la TVA se rajoute aux trois taxes existantes. (MM. Bruno Sido et Jean-Jacques Panunzi le confirment ; marques d’approbation sur les travées du groupe CRCE-K)
Notre pays compte 12 millions de Français en précarité énergétique. Baissons à 5,5 % la fiscalité sur l’électricité, bien de première nécessité.
Il faut des choix courageux. Premièrement, la fin de la libéralisation pour l’hydroélectricité : il faut que l’énergie reste dans le domaine public.
Il faut nationaliser Engie et TotalEnergies, aux côtés d’EDF. Soixante-dix-neuf ans après Marcel Paul, il faut une nouvelle loi de nationalisation pour grand service public de l’énergie.
Déposez un projet de loi, nous en débattrons et nous voterons.