Les collectivités territoriales ont subi les mêmes coups de rabot. Elles assument de nouvelles missions et voient leurs ressources diminuer.
Les élus - les premiers à affronter les difficultés - le disent : la République s’éloigne quand le service public recule. Diminution de la DGF, réforme de la fiscalité locale sans concertation, manque d’ingénierie publique : les élus doivent faire plus avec moins. Et que dire de la multiplication des agences : sous couvert de concepts libéraux et technocratiques, les décisions s’éloignent encore davantage du terrain.
Un nouvel acte de décentralisation doit se traduire par plus de confiance envers les territoires, sans que l’État se désengage. Il faut un État partenaire, accompagnateur, aménageur du territoire... et pas un censeur de décisions prises en vertu de la libre administration des collectivités.
Nous défendons un modèle de coopération et plaidons pour la restauration de la clause générale de compétences pour toutes les collectivités territoriales, et pas seulement pour les communes. C’est ainsi que nous répondrons aux besoins des habitants.
Nous devons tirer les leçons d’une organisation territoriale où quelques métropoles devaient ruisseler en « mode gagnant-gagnant » sur l’ensemble de leur région. Or des territoires fragiles dévissent, les citoyens se sentent abandonnés. Il faut qu’aucun bassin de vie ne soit considéré comme une seconde zone. Rousseau disait : « C’est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité que la force de la législation doit toujours tendre à la maintenir. »
Notre ambition, c’est une décentralisation solidaire, grâce à une péréquation renforcée pour réduire les écarts entre territoires riches et territoires pauvres. Aucune compétence ne peut être transférée sans compensation pérenne.
« Dangereux », « indigeste », « une saignée sans précédent », « une purge massive », « une punition collective » : voilà un florilège des qualificatifs qu’attribuent les associations d’élus à votre budget. L’austérité est la seule chose que vous décentralisez !
Au contraire, les collectivités territoriales doivent devenir les fabriques du changement. Donnons-leur du souffle et des moyens ; ainsi, nous oeuvrerons pour notre économie, pour la cohésion sociale, pour la démocratie !