Or la nation ne tient pas cet engagement. Dans le Val-de-Marne, on dénombre 110 000 demandes de logement ! Pire, la nation facilite les expulsions. J’espère que vous n’avez pas l’intention de battre le triste record de familles mises à la rue revendiqué par l’ex-ministre Kasbarian, alors que les expulsions ont bondi de 29 % en un an.
Le statut du bailleur privé va accentuer la concentration du patrimoine, alors que 3 % des propriétaires possèdent déjà 50 % du parc locatif ! Les chiffres du mal-logement montrent pourtant combien modèle est inefficace.
Sans intervention publique, pas de solution ! Or vous rétablissez la ponction de 200 millions d’euros sur les bailleurs sociaux, vous prévoyez d’augmenter la RLS, vous ne relancez pas la construction.
Attaquez-vous au moins à la spéculation qui fait exploser les prix du foncier et de la construction, et aboutit à des loyers inaccessibles !
Ceux qui font le procès du logement social commettent une erreur. En Île-de-France, les plus pauvres ne sont pas logés dans le parc social, mais dans un parc privé souvent insalubre, aux mains de marchands de sommeil. La crise vient du parc privé ! Depuis 2000, les prix du foncier ont été multipliés par quatre, les loyers ont presque doublé dans l’agglomération parisienne, on dénombre 115 000 copropriétés dégradées. Constructeurs et particuliers ont du mal à vendre. C’est un cercle vicieux. Ils achètent des logements plus chers, et répercutent les coûts exorbitants sur les loyers.
L’encadrement des loyers a fait ses preuves : allez-vous le pérenniser ? Allez-vous encadrer le prix du foncier, comme le font certaines communes ? Agirez-vous sur le parc privé, à l’origine de la crise ?