Plan budgétaire : une stratégie d’austérité sans vision

Débat sur le rapport d'avancement annuel sur le plan budgétaire et structurel de moyen terme 2025-2029

Publié le 5 mai 2025 à 11:22

L’esprit de ce rapport nous préoccupe : à chaque ligne, un renoncement. C’est l’abandon de toute ambition économique, sociale et démocratique.

Depuis 2017, toutes les recettes fiscales baissent - ISF, flat tax, impôt sur les sociétés, fiscalité des dividendes - alors que les aides aux entreprises atteignent entre 180 et 250 milliards d’euros par an. La Cour des comptes confirme que la moitié du déficit vient de la baisse des prélèvements obligatoires. C’est injuste et inefficace. Vous avez fait le choix d’une politique de classe.

En 2026, il faudra trouver 40 milliards d’euros, au détriment des services publics, des dépenses sociales et des collectivités. Vous avez ainsi annulé 3,1 milliards d’euros pourtant destinés aux collectivités territoriales. Que dire ensuite de la suppression de politiques publiques et de la fusion d’agences de l’État ? Le tout sans toucher aux rentes ni aux superprofits, sans examiner l’organisation de notre administration centrale et déconcentrée. Ce n’est pas l’État qui s’ajuste, c’est la société, qui trinque. Le capital reste intouchable. La menace de la dette est brandie pour imposer l’austérité.

C’est incompréhensible pour les Français : vous dites que les caisses sont vides, mais ils découvrent avec stupéfaction une clause de sauvegarde pour l’effort militaire. Pourquoi ne pas l’activer pour la bifurcation écologique, la réindustrialisation ou la justice sociale ? Notre histoire nous enseigne qu’un pays ne tient pas quand les efforts sont déséquilibrés.

Vous annoncez de nouvelles coupes dans l’éducation, le logement social, les mobilités du quotidien. En coupant dans la santé ou les retraites, vous remettez profondément en cause notre modèle social. Est-il bien raisonnable de jeter ainsi de l’huile sur un brasier social en créant la pénurie ?

Vous confortez les plus riches, dont la fortune a été multipliée par cinq depuis 2009. Quelque 100 milliards d’euros de dividendes ont également été distribués aux actionnaires du CAC 40 en 2024. Vous confortez les fractures sociales en faisant fi de l’avis des Français et en refusant tout vote démocratique du budget au Parlement.

D’autres voies existent, fondées sur la justice sociale. Nous voulons un État stratège, qui investisse massivement dans la transition énergétique, la santé et les savoirs. Il nous faut une politique du futur, alors que vous vous contentez d’administrer le passé. Nous refusons ce plan, dans son principe, ses méthodes et ses conséquences.

PierreBarros

sénateur du Val-d'Oise
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Vous confortez les plus riches, dont la fortune a été multipliée par cinq depuis 2009. Quelque 100 milliards d'euros de dividendes ont également été distribués aux actionnaires du CAC 40 en 2024. Vous confortez les fractures sociales en faisant fi de l'avis des Français et en refusant tout vote démocratique du budget au Parlement.

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