Entre 1942 et 1982, des milliers d’hommes ont été harcelés et condamnés, pour une seule raison, leur homosexualité, pour avoir aimé et été eux-mêmes. La répression de Vichy a été renforcée en 1960 par l’amendement Mirguet, qui qualifiait l’homosexualité de « fléau social ».
Ces temps-là paraissent lointains. Ma génération, née dans les années 1980, n’a connu que des progrès : 1982 et la dépénalisation de l’homosexualité, 2000 et le Pacs, 2013 et le mariage pour tous.
Pour autant, nous devons regarder notre passé en face et tâcher de le réparer. D’abord, parce que les avancées conquises sont le fruit de combats menés par des femmes et des hommes qui ont vécu, souvent douloureusement, ces discriminations et ces humiliations.
Mais ces évolutions législatives peuvent toujours être remises en cause et des forces réactionnaires sont à l’oeuvre pour revenir en arrière, en Europe, comme outre-Atlantique - voyez la Hongrie d’Orban.
En France, les discriminations et les violences sur les personnes LGBT persistent. Le combat contre les LGBT-phobies n’est pas derrière nous. Or nous ne pouvons le mener qu’en regardant notre passé en face : au-delà de « l’État », abstrait, des parlementaires ont voté ces lois discriminatoires.
Nous soutenons ce texte dans sa version initiale, pour une reconnaissance symbolique et une réparation de cette homophobie d’État. D’où nos amendements de rétablissement du texte de Hussein Bourgi.