Hier soir, le Président de la République a parlé pendant trois heures, mais il n’a rien dit sur la pauvreté ni sur la crise du logement qui touche pourtant douze millions de personnes.
En 2017, il disait ne pas croire au ruissellement, mais à la cordée. Nous ne voyons ni cordée, ni ruissellement, seulement des familles prises à la gorge, insolvables, et une hausse de 11 % des impayés de loyers en un an. Les expulsions de locataires explosent : plus 87 % en un an ! Et seulement 10 à 15 % de relogements...
Combien d’enfants sont concernés ? Combien vont à l’école après une nuit dans une voiture ? Nous avons voté une résolution pour qu’il n’y ait plus d’enfants à la rue. Commençons par ne pas les y envoyer !
La loi instituant un droit au logement opposable (Dalo) a été votée il y a dix-huit ans, mais c’est désormais la loi Kasbarian qui prime : 51 % des ménages reconnus Dalo sont expulsés sans relogement dans les délais réglementaires, soit 18 600 ménages.
Si les locataires ont des devoirs, l’État a aussi les siens. Le Dalo n’est pas appliqué en France : il ne représentait plus que 4,81 % des attributions en 2023. Quand l’État respectera-t-il la loi ?