Après l’échec du conclave : abrogation des 64 ans

Retraites

Publié le 25 juin 2025 à 18:51

Le conclave sur les retraites, qui vous a permis d’échapper à la censure cet hiver, s’est achevé sur un échec : il faut le dire.

Échec prévisible, puisque vous avez refusé de mettre sur la table l’abrogation de la retraite à 64 ans et que le patronat s’est obstiné à ne rien céder sur la pénibilité et les carrières anticipées. Allez-vous présenter un projet de loi au Parlement, comme vous vous y êtes engagé ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE-K ; Mme Colombe Brossel applaudit également.)

M. François Bayrou, Premier ministre . - À mes yeux, pour avoir suivi les négociations presque minute par minute depuis quatre mois, des progrès considérables ont été accomplis et l’accord était à portée de la main - nous étions à quelques centimètres de la réussite. (On ironise à droite et sur certaines travées à gauche.)

Allons-nous laisser ces progrès sans suites ? Non : nous allons prendre en compte, autant que possible, toutes les concessions et volontés de se rapprocher qui se sont manifestées. Le Gouvernement prendra ses responsabilités.

M. Rachid Temal. - Que faites-vous du Parlement ?

M. Pascal Savoldelli. - Et la majorité populaire ?

M. François Bayrou, Premier ministre. - Je suis un défenseur de la démocratie sociale, tout le monde le sait. La présidente Cukierman peut donc être assurée que le travail accompli ne restera pas vain. Le Gouvernement l’assumera devant les Français. (MM. François Patriat, Daniel Chasseing, Emmanuel Capus et Loïc Hervé applaudissent.)

Mme Cécile Cukierman. - Votre totem d’immunité reposait sur deux choses : l’organisation d’une négociation sur la réforme des retraites et le retour devant le Parlement avec un projet de loi. Quatre mois ont passé, et vous n’avez respecté aucune des conditions de votre accord avec les parlementaires socialistes.

Vous aviez dit : « Le Parlement aura, en tout état de cause, le dernier mot ». Mais en déclarant d’emblée que le retour à 62 ans était exclu et qu’il fallait dégager 6 milliards d’euros, vous avez sciemment dénaturé la négociation et empêché un dialogue social serein.

Vous nous assurez encore et toujours qu’un chemin existe pour un accord. Je crois volontiers en votre goût pour la randonnée, mais je ne vous accompagnerai pas dans le Jurançon, de crainte de m’égarer sur l’un de vos chemins qui ne sont que des impasses.

L’abrogation reste fortement attendue par une grande majorité de nos concitoyens. Nous continuons de l’exiger, car elle est la seule issue pour répondre à leurs attentes, notamment en matière de pénibilité et de temps de travail.

CécileCukierman

Présidente de groupe
Sénatrice de la Loire
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« Le Parlement aura, en tout état de cause, le dernier mot ». Mais en déclarant d'emblée que le retour à 62 ans était exclu et qu'il fallait dégager 6 milliards d'euros, vous avez sciemment dénaturé la négociation et empêché un dialogue social serein.

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