Le libéralisme à l’oeuvre à EDF : l’action bondit à l’annonce de la réduction des emplois !

Publié le 15 décembre 2005 à 16:51 Mise à jour le 8 avril 2015

Monsieur le Président
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Comme nous l’avions prédit la privatisation d’EDF, qui est en marche, sous le prétexte de l’adapter à l’ouverture du marché, aura des conséquences directes sur le prix de l’énergie, sur les suppressions d’emplois, sur la qualité du service rendu.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour vérifier la justesse de ces prévisions.
En effet, EDF a confirmé sa volonté de supprimer 6000 à 6500 emplois d’ici 2007 en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite.

Il était prévisible qu’il y aurait des réductions massives d’emplois dans l’objectif de satisfaire les actionnaires et d’atteindre le niveau de dividendes que le gouvernement et la direction se sont fixés de leur verser.

La preuve, dès l’annonce des suppressions d’emplois, l’action a bondi !
Cette décision scandaleuse et totalement injustifiable va peser sur les conditions de travail de tous les salariés d’EDF et réduire la qualité du service rendu aux usagers.
Nous considérons que l’énergie n’est pas une marchandise mais un bien public et devrait échapper à la rentabilité financière.

L’énergie est un secteur où les investissements sont lourds et nécessitent des engagements à long terme.
C’est la raison pour laquelle la France s’était dotée avec EDF et GDF de deux entreprises publiques échappant à la logique de la rentabilité capitaliste et qui ont fait la preuve de leur grande efficacité.

Quel que soit leur lieu d’habitation les Français paient le même prix du Kwh, Kwh qui entre parenthèses est l’un des moins cher d’Europe.

Allez-vous, Monsieur le Ministre, stopper cette politique libérale, en refusant les suppressions d’emplois annoncées et garantir le service public actuel, car nous craignons également et non sans raison, une remise en cause de la garantie de la fourniture de la continuité du service, de la sûreté et de la sécurité des installations des biens et des personnes et de la péréquation tarifaire ?

Autant de questions réelles qui ne peuvent trouver de réponse favorable si l’on se place dans la logique de la rentabilité capitaliste. Dans cette affaire l’Etat se désengage progressivement et cherche à faire entrer de l’argent dans ses caisses. Ce qui est une vision à court terme, car pouvez-vous nous dire, Monsieur le Ministre, combien les privatisations de ces dernières années ont en fait coûtées à l’Etat.

En ce qui nous concerne, nous proposons la renationalisation d’EDF et d’aller vers la création d’un pôle énergétique 100% public pérennisant EDF et GDF.

Yves Coquelles

Ancien sénateur du Pas-de-Calais

Ses autres interventions :

Secteur de l’énergie, GDF-Suez : conclusions de la commission mixte paritaire

Epilogue législatif, la majorité sénatoriale a approuvé en séance publique les conclusions de la commission mixte paritaire à propos du projet de loi relatif à l’énergie, qui privatise GDF avant sa fusion avec Suez. Au nom du groupe CRC, Yves Coquelle, sénateur du Nord, a souligné une nouvelle fois l’opposition totale des élus communistes à ce projet. "Nous sommes très inquiets des conséquences de la démission de l’Etat au regard de la politique énergétique. Alors que la garantie de l’indépendance énergétique de notre pays devrait être l’objectif, tout est fait pour saborder les opérateurs historiques GDF et EDF. Car ne nous y trompons pas, c’est bien de la préparation de la privatisation totale du secteur énergétique dont on parle. Au contraire, nous restons persuadés que la politique énergétique nécessite des outils de service public contrôlés par l’Etat, seuls à même d’assurer la continuité, la sécurité du service ainsi que la solidarité nationale."

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