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Activité des sénateurs

S’il suffisait de traverser la rue...

Par / 13 juillet 2023

Après la réforme de l’Assurance Chômage qui a réduit les droits des allocataires, qui a réduit la durée d’indemnisation de tous ceux qui perdent leurs emplois. Après la réforme des retraites qui volent 2 ans aux salariés y compris à ceux et celles qui travaillent dans des conditions difficiles.

Après la réforme des lycées professionnels qui n’est aucunement guidée par l’intérêt des élèves.
Vous nous proposez aujourd’hui un projet de loi intitulé « pour le plein emploi » qui ne vise pas à éradiquer le chômage dans notre pays mais à atteindre un taux de chômage inférieur à 5%.

Le titre est alléchant : le « plein emploi ». J’y souscris, nous y souscrivons évidemment, nous sommes favorables à ce que chaque être humain travaille dans de bonnes conditions, avec un salaire décent.
Malheureusement, votre projet de loi est en vérité bien loin de tout ça. De plus, ce projet aura un impact conséquent sur la vie de nos concitoyens et pourtant 2 jours à peine y seront consacrés.

Ce renoncement à faire disparaitre le chômage dans notre pays consiste à contraindre les chômeurs à répondre aux pénuries de main d’œuvre dans les métiers en tension.

En réalité, non seulement il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un emploi mais le rapport de France Stratégie de mars 2022 consacré à la prospective des métiers et des qualifications à 2030, « au-delà du manque de formations, l’inadéquation entre le besoin en recrutement et la main-d’œuvre disponible est à mettre en lien avec des conditions de travail difficiles ou dégradées ».

L’amélioration des salaires et des conditions de travail permettraient de pourvoir les emplois en tensions plutôt que de contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi.

La notion de métier, la qualité du travail accompli, le sens qu’il représente pour la société, les pans entiers en dehors de la sphère marchande et capitaliste constituent également des sources d’épanouissement et de réalisation.

Plutôt que le plein emploi précaire et sous qualifié, nous avons besoin d’un bon emploi, choisi, en CDI et garantissant un véritable salaire.
La création de France Travail en remplacement de Pôle Emploi va permettre au gouvernement de privatiser le service public de l’accompagnement des demandeurs d’emploi en intégrant les organismes privés dans le réseau France Travail.

Le ministre du travail a déjà annoncé son intention de faire payer la création de France Travail aux assurés sociaux qui financent l’Unédic.

La lettre de cadrage de la future convention de l’Assurance chômage devrait prévoir la ponction des 3 milliards d’euros et la modulation des allocations selon la conjoncture économique.

En durcissant les conditions de maintien du RSA, le Gouvernement choisit de ne pas s’attaquer au non-recours au RSA qui touche 30% des personnes éligibles.

La majorité sénatoriale joue la surenchère avec le gouvernement sur le contrôle des chômeurs, après les déclarations d’Eric Ciotti le 22 juin dernier, selon lequel il est possible d’aller beaucoup plus loin dans la réduction des indemnités chômage qui sont un obstacle évident au retour au plein emploi, la commission des affaires sociales a limité le versement rétroactif du RSA à 3 mensualités, précarisant encore davantage les plus fragiles.
Les mesures prévues dans le projet de loi en faveur du handicap vont dans le bon sens mais concernant la stratégie nationale de l’accueil du jeune enfant, ce n’est pas aux communes de supporter l’inaction du gouvernement qui devait dans le plan pauvreté créer 30 000 places de crèche et dont seulement 8 927 ont été créées quatre ans plus tard soit 30% de l’objectif.

Notre groupe porte un projet alternatif de société qui repose sur la création de nouveaux droits pour les salarié·es et surtout de nouveaux financements pour financer l’Assurance chômage.

Face au projet de précarité généralisée pour toutes et tous, nous portons un projet de sécurisation de l’emploi et de la formation dans l’objectif d’éradication du chômage et de la précarité.
Ce projet de l’Emploi Sécurité Formation prévoit de former, créer des emplois de qualité, sécuriser l’emploi et la formation en mettant à contribution le capital et en conditionnant les aides publiques et créer des instances démocratiques locales et nationales pour planifier la priorité à l’emploi au lieu des profits. Un système qui assure à chacun et chacune un emploi ou une formation rémunérée pour revenir en emploi avec une continuité de droits et de revenus sans passage par la case chômage.

Face à la casse de l’enseignement professionnel, nous portons la revendication de formations ouvertes, adaptés au travail certes mais également aux travailleurs en formation.

Face aux mesures cosmétiques sur le champ du handicap, nous prônons une réelle prise en compte et un accompagnement digne, y compris des aidants, maintenus dans l’exclusion faute de statut.
Un projet à l’opposé du gouvernement, raison pour laquelle notre groupe votera contre ce texte.

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