Il est une crise qui passe un peu sous les radars en ce moment, il s’agit de celle du logement. Tous les professionnels du secteur tirent le signal d’alarme depuis un certain temps maintenant.

Nous avons tous été effarés de découvrir que 3 000 enfants dorment à la rue à Paris, la municipalité travaille, les choses progressent… mais tout ne dépend pas de la ville. Il y a dans notre pays 2,6 millions de ménages qui sont en attente d’un logement dit « social ». Le nombre de logements mis en chantier dégringole, moins 19,8% dans notre région des Hauts-de-France, moins 16,9% en Centre-Val-de-Loire, un peu moins spectaculaire en PACA, moins 8,1%.

Le nombre de ventes de logements chute partout dans le pays, on a l’impression que c’est tout le circuit qui est grippé. Enfin, la vente des logements neufs s’écroule, plus dans les Hauts-de-France encore une fois, moins 57,2% au total.

Les facteurs sont multiples, les taux d’intérêt à 25 ans se situaient aux alentours de 1% en janvier 2022 ; en décembre 2023, moins de deux ans plus tard, ils atteignaient 4,5%. Le pouvoir d’achat n’incite pas non plus à se lancer dans une opération d’acquisition. La capacité d’achat des acquéreurs, à raison d’une mensualité de 1 000€, a fortement diminué en deux années, passant d’un bien de 216 000 euros à 162 000 euros.

La question du pouvoir d’achat est donc centrale dans le débat aujourd’hui, première préoccupation de nos concitoyennes et concitoyens, une hausse des taux de 0,1% correspond à une perte de 1 point de pouvoir d’achat. Ainsi, une baisse de 1% des taux se traduirait mécaniquement par 10% de pouvoir d’achat supplémentaire.

A l’heure où ces lignes sont écrites, il n’y a toujours pas de Ministre du logement au sein du gouvernement de Gabriel Attal.

Voilà une urgente priorité, Monsieur le Président, une véritable autre bombe sociale. Oui, il y a plein de raisons à la nécessité que le bâtiment aille.