Les communiqués de presse
Dignité et souveraineté alimentaire, le dur combat des agriculteurs
Par Le groupe CRCE-K / 24 janvier 2024Les agriculteurs sont en colère en France comme dans le reste de l’Europe. Cette colère est légitime.
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K expriment leur plus vive émotion suite à la tragédie qui s’est déroulée sur la Nationale 20 dans le département de l’Ariège. Ils expriment leur solidarité aux proches de cette famille d’agriculteurs frappée au cœur. Ils expriment leur soutien aux agricultrices et aux agriculteurs du département et de toute la France ainsi endeuillés.
La crise que vit aujourd’hui l’agriculture française est ancienne. Les agriculteurs français, en particulier les éleveurs producteurs de lait et de viande subissent depuis plusieurs années une dégradation des prix d’achat de leurs productions
Sans mesures fortes en matière d’intervention publique, de garanties de prix et de protection face aux marchés, ils sont pris en étau entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution.
Nos produits agricoles sont, depuis des années, soumis au droit de la concurrence, marchandises comme d’autres, ils ne sont qu’une variable d’ajustement des traités de libre échange qui ne cessent de se multiplier, négociés par l’Union européenne avec la bénédiction du gouvernement.
Aujourd’hui, pour la majorité des agriculteurs de notre pays, il n’est pas possible de vivre de son travail. La captation de la valeur ajoutée par les grands groupes de l’agrobusiness qui surfent entre spéculation et marges honteuses, alimente l’inflation.
Le gouvernement a beau promettre plus de contrôles du respect de la loi Egalim, qui devait permettre une juste rémunération des agriculteurs, nous savons qu’il n’en sera rien, la DGCCRF n’ayant plus les moyens d’assurer ces contrôles.
Pire, près de 50 % des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) vont à 20% des plus grosses entreprises agricoles, aux géants de l’agrobusiness comme Lactalis ou Sodiaa.
C’est pourquoi les parlementaires du groupe CRCE-K n’ont eu de cesse de se battre pour une meilleure répartition des fonds européens, afin de soutenir notre modèle d’agriculture familiale, seul à même de reconstruire notre souveraineté alimentaire. Ils défendent l’objectif de retrouver en France 500 000 agriculteurs d’ici 2030, correctement rémunérés, tout en accompagnant les transformations agroécologiques des pratiques agricoles.
Il faut sortir ce secteur des logiques marchandes et instaurer une exception agricole : les biens et services qui visent à assurer nos besoins alimentaires doivent être soustraits du jeu du marché libéral.
La PAC doit retrouver sa raison d’être : permettre aux citoyens européens de se nourrir sainement à des prix raisonnables tout en assurant aux agriculteurs de vivre dignement de leur dur travail.