Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste - Kanaky

Les débats

Un vrai débat entre deux projets de société

Le partage du travail : un outil pour le plein-emploi ? -

Par / 6 janvier 2022

Je voudrais tout d’abord remercier l’ensemble des intervenantes et intervenants qui ont participé à ce débat, qui ne fut pas caricatural et au cours duquel chacun a pu défendre sa vision de la société.

Je vous remercie également, monsieur le secrétaire d’État, d’avoir pris le temps de répondre à chaque intervenant, même si je ne partage pas toujours les réponses que vous apportez.

Nous avons bien noté nos désaccords avec la majorité sénatoriale, laquelle souhaite augmenter le temps de travail et repousser l’âge de départ à la retraite. Il s’agit effectivement d’un vrai débat entre deux projets de société.

Pour répondre à ma collègue de l’Union Centriste, qui a résumé le débat à l’image du « partage du gâteau », il est vrai que nous posons la question du partage de la valeur ajoutée.

Oui, nous devons augmenter la taille du gâteau ; je rappelle toutefois que près de 6 millions de nos concitoyens sont sans emploi, et n’ont donc aucune part de ce gâteau… À l’inverse, les actionnaires et les dirigeants des grandes entreprises se réservent la meilleure part.

Nous proposons donc d’augmenter la taille des parts mais aussi, pour filer la métaphore culinaire, de répartir le glaçage monopolisé par une poignée. Nous voulons également modifier la recette pour que le gâteau soit meilleur et qu’il améliore la santé des salariés.

Je répondrai au secrétaire d’État, qui nous vante les bons chiffres de l’emploi, que la baisse du nombre de chômeurs ne concerne pas tous les secteurs. Je pense notamment à l’emploi industriel, en baisse depuis 2019. Je rappelle en outre que, durant la crise sanitaire, 200 000 personnes ont été radiées des listes pour rejoindre le halo du chômage.

Comme l’indiquait notre collègue du groupe RDSE, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un taux de chômage des jeunes à 20 %.

Je note les points d’accord avec les groupes socialiste et écologiste sur la nécessité de réduire le temps de travail, et je partage les propos de Marc Laménie concernant les difficultés des territoires sinistrés.

Si nous voulons globalement réduire le temps de travail, nous devons aussi aux travailleurs à temps partiel, qui sont souvent des travailleuses, d’augmenter leur temps de travail. La bataille pour le temps libre a toujours été un combat. Aujourd’hui encore, le temps disponible demeure le reflet des inégalités.

Notre collègue de la majorité gouvernementale a cité les chiffres de l’OCDE sur le nombre d’heures travaillées en France. Ladite organisation estime que la durée hebdomadaire de travail, pour les seuls temps plein, est de 40,2 heures pour la France, contre 40,4 heures pour les pays de l’OCDE. Nous sommes donc pleinement dans la moyenne européenne, et non en dehors !

Contrairement à nos collègues de droite, nous considérons qu’en allongeant la durée de cotisation et en repoussant l’âge de départ en retraite, on maintient des salariés en activité alors que leurs emplois pourraient être occupés par des jeunes qui peinent à trouver du travail. Dans le même temps, au moment de leur départ en retraite, de nombreux travailleurs sont au chômage, en situation d’inaptitude médicale, ou touchent les minima sociaux.

La réduction du temps de travail peut contribuer à inverser cette logique en permettant à de nombreux salariés d’arriver à la retraite en meilleure santé. Je rappelle qu’à l’âge de 35 ans, l’espérance de vie des cadres est de trente-quatre ans, et celle des ouvriers de vingt-quatre ans, soit un écart de dix ans. Cette injustice est inacceptable.

En posant la question de la diminution du temps de travail, le groupe communiste républicain citoyen et écologiste s’inscrit dans un projet de transformation de la société où le fruit des richesses créées profiterait en priorité au plus grand nombre, et notamment à celles et à ceux qui les produisent par leur travail.

Une meilleure répartition du travail permettrait à toutes et tous de travailler dans de meilleures conditions, de préserver l’environnement – cela a été dit à plusieurs reprises –, d’aller dans le sens de l’égalité femmes-hommes et de mieux rémunérer le travail en augmentant les salaires, comme l’a souligné ma collègue Laurence Cohen.

Souhaitons que les campagnes de l’élection présidentielle et des élections législatives soient l’occasion de débattre projets contre projets, plutôt que de commenter les petites phrases des uns et des autres !

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