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Les questions cribles

Les réformes conduites par la majorité construisent une école du tri social

Rentrée scolaire -

Par / 28 juin 2011
Les réformes conduites par la majorité construisent une école du tri social
Les réformes conduites par la majorité construisent une école du tri social

Monsieur le ministre, alors que la mise en œuvre de la RGPP et le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux ont déjà provoqué la disparition de 56 000 postes en quatre ans, la rentrée de 2011 ne signera pas la fin de la destruction programmée du service public de l’éducation nationale. Ainsi, 16 000 nouveaux postes seront supprimés, dont 9 000 dans le primaire, alors que 60 000 élèves supplémentaires sont attendus. L’annonce de la fermeture de 1 500 classes en primaire a d’ailleurs suscité émoi et mobilisations.

Le désert scolaire s’étend, laissant des territoires enclavés, coupés des services publics, notamment de celui de l’éducation nationale. Aucun département n’est épargné. Les zones rurales, très affectées, se sont fortement mobilisées.

En réponse à la pression grandissante, le Président de la République, tout en confirmant la poursuite de la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux – 14 000 nouveaux postes disparaîtront donc en 2012 –, a opportunément annoncé, à la veille d’élections, un moratoire sur les fermetures de classes en primaire,…

Mme Françoise Cartron. Promesses…

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. … mais seulement pour la rentrée de 2012 ! La ficelle est grosse !

Ces annonces ne mettent pas un terme au démantèlement du service public de l’éducation nationale. Il faut, dès maintenant, cesser de supprimer des postes. Ce préalable étant posé, il est tout aussi urgent d’engager la relance du processus de démocratisation, car les réformes conduites par la majorité construisent une école inégalitaire, une école du tri social, avec, d’un côté, les élèves pour lesquels le socle commun de connaissances et de compétences constituerait un horizon indépassable, et, de l’autre, ceux qui seraient « naturellement » destinés à la poursuite d’études au lycée puis dans l’enseignement supérieur. Telle n’est pas notre conception de l’école !

M. le président. Veuillez poser votre question !

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Nous voulons mettre l’école au service de l’émancipation individuelle et collective. Oui, tous les élèves sont capables de progresser et de réussir. Il faut que l’école leur donne les moyens d’y parvenir. Quand allez-vous donc, monsieur le ministre, entendre cette exigence de démocratisation ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Luc Chatel, ministre. Madame le sénateur, à l’évidence, deux conceptions de l’école s’affrontent.

Depuis trente ans, votre seule réponse est : toujours plus de postes, toujours plus de moyens ! (Protestations sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste.)

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Vous n’avez pas écouté ma question !

M. Luc Chatel, ministre. Cette politique a-t-elle donné des résultats ? Madame le sénateur, vous dénoncez vous-même le niveau de performance insuffisant de notre système éducatif ! Il est vrai que celui-ci doit progresser, puisqu’il se classe au vingt-deuxième rang sur soixante-cinq dans les palmarès internationaux pour la compréhension de l’écrit ou le calcul, alors que la France consacre à l’école presque un point de PIB de plus que la moyenne des pays de l’OCDE.

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