Les questions d’actualité
L’écologie, ce n’est pas que des paroles, mais aussi des actes !
Fermeture du train de fret Perpignan-Rungis -
Par Pascal Savoldelli / 6 juin 2019Dans le cadre du projet de réforme constitutionnelle, le président de la République veut inscrire la protection de l’environnement dans la Constitution.
Pourtant, la ligne de fret Perpignan-Rungis, économiquement rentable, va fermer. Elle achemine 1 400 tonnes de fruits et légumes par jour à Rungis. Résultat ? 25 000 camions en plus sur les routes, avec la pollution et la dégradation de la voirie que cela engendrera.
Fret SNCF est prêt à investir 25 millions d’euros pour renouveler la flotte de wagons. Mais pour que cela soit rentable, la SNCF doit avoir le monopole sur la ligne. Allez-vous lui accorder ? Avez-vous un plan de relance du fret ferroviaire, durement impacté depuis l’ouverture à la concurrence en 2006 ? (Applaudissements sur les bancs du groupe CRCE et sur quelques bancs des groupes SOCR et UC)
M. François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire . - Avec la ministre des transports, nous avons réuni les acteurs : la SNCF, les plateformes de Rungis et de Perpignan et les clients - producteurs et grossistes - de cette ligne.
Nous sommes engagés dans une politique de développement du fret ferroviaire. Jamais nous n’avons autant investi dans le rail ! (On le conteste vivement à droite comme à gauche.)
Vous pouvez vociférer, cela ne change rien aux chiffres : les investissements ont augmenté de 40 % et les commandes de rails ont doublé. (Brouhaha de protestations)
M. Pierre-Yves Collombat. - Deux fois zéro est égal à zéro !
M. François de Rugy, ministre d’État. - Pour autant, nous ne sommes pas favorables au monopole. Contrairement à vous, nous considérons que la multiplication des opérateurs ferroviaires assurera un meilleur service, à un moindre coût. La réforme ferroviaire permettra d’accélérer la modernisation des services ferroviaires pour que les chargeurs de marchandises utilisent davantage le train et moins le camion. Pour Rungis, la SNCF s’est engagée à poursuivre le service jusqu’à la fin de l’année aux mêmes conditions et à faire des propositions concrètes pour les années suivantes. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs du groupe UC)
M. Pascal Savoldelli. - Vous allez mettre 80 000 camions sur les routes alors que nous avons les agents, les locomotives, la possibilité de louer des wagons neufs réfrigérés dès demain ! La SNCF est prête, pourvu qu’on lui confie le monopole de cette ligne.
L’écologie, ce n’est pas que des paroles, mais aussi des actes !