Les questions d’actualité
Le gouvernement déclare la guerre aux chômeurs
Par Évelyne Corbière Naminzo / 4 avril 2024Ma question s’adresse à Monsieur Gabriel Attal, Premier ministre.
Vous avez annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage, la quatrième depuis qu’Emmanuel Macron a été élu en 2017.
Face au déficit, vous cherchez 50 milliards d’euros, et plutôt que de rétablir l’ISF et taxer les super profits, vous cherchez encore une fois à faire des économies sur le dos des pauvres.
Non, Monsieur le Premier ministre, envisager une réduction de la durée et du niveau d’indemnisation, ce n’est pas inciter les gens à reprendre le travail.
Le chômage n’est ni un choix, ni un confort. Il est toujours le résultat d’un accident de vie. Éloignement des bassins d’emploi, saturation du marché du travail et discrimination à l’embauche sont autant de problématiques qu’il faut régler en priorité.
Le chômage ne s’explique pas par un prétendu attrait pour l’assurance chômage.
Les chômeurs connaissent en réalité une double peine, celle des sentiments d’exclusion, d’inutilité et celle de la précarité.
35% des chômeurs sont touchés par la pauvreté. Ceux-là sont 2 à 4 fois plus nombreux en Outre-mer. Celles-ci sont aussi des mères à la tête de familles monoparentales, et bien souvent sans solution de garde, que vous allez, en contradiction totale avec les recommandations de la délégation droit des femmes, encore précariser.
Dans un contexte d’inflation, de cherté de la vie et de crise du logement, les ménages les plus modestes doivent chaque jour choisir entre se loger et se nourrir.
Appauvrir ces Français précaires, c’est engendrer encore davantage de dettes locatives et d’expulsions.
Comme l’a rappelé la secrétaire générale de la CFDT, le régime d’assurance chômage ne saurait être une variable d’ajustement budgétaire.
J’ajoute que les chômeurs ne sont ni responsables du déficit, ni responsables de votre incapacité à gérer le budget de l’État.
Alors allez-vous, au lieu d’appauvrir les chômeurs, permettre à tous nos concitoyens, en emploi ou privés d’emploi