Sortir de l’austérité budgétaire pour permettre la réussite de tous.

Sortir de l'austérité budgétaire pour permettre la réussite de tous. - Rentrée étudiante

Alors que la rentrée universitaire a lieu cette semaine, la situation budgétaire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) est plus que préoccupante. Et ce sont les étudiants qui, les premiers, en payent les conséquences. C’est pourquoi le 10 juin et le 21 juillet, Patrick Abate (sénateur CRC) et Laurence Cohen (sénatrice CRC) ont interpellé le gouvernement, plus précisément sur la question du logement et de l’accès aux soins pour les étudiants.

Concernant la question du logement, même si l’objectif de 40 000 logements créés d’ici 2017 était tenu –ce qui semble difficile à la vue de la baisse de 60 millions d’euros des crédits dédiés au logement étudiant dans le cadre des contrats Etat-Régions - il y aurait un peu moins de 200 000 places pour près de 2,5 millions d’étudiants...

En outre, il faut savoir que les dépenses de logement, qui représentent déjà 65% du budget des étudiants augmentent de 6% cette année. Ce n’est pas la revalorisation des bourses sur critères sociaux de 0,2% qui améliorera des conditions de vie fortement dégradées… Des bourses qui, il faut le rappeler, concernent moins d’un tiers des étudiants et sont plafonnées à 5 539 € par an, De même, l’abandon de la Garantie Universelle des Loyers n’a été que partiellement compensé par la généralisation de la Caution Locative Etudiante, système d’endettement progressif d’étudiants déjà fragiles économiquement.

Concernant la question de la santé, elle est totalement absente des priorités gouvernementales en cette nouvelle rentrée. Le constat est accablant : 30% des étudiants renoncent chaque année à des soins pourtant nécessaires, et 20% d’entre eux n’ont aucune complémentaire. En parallèle, les centres de Médecine Préventive Universitaire sont toujours dans une situation où leur mission d’accès à la santé est rendue impossible par des ressources largement insuffisantes. Aujourd’hui, 60% des étudiants estiment ne pas avoir les revenus nécessaires pour vivre dans de bonnes conditions.
Cette dégradation continue des conditions d’études constitue un obstacle certain à la réussite scolaire et professionnelle de la jeunesse et gâche les savoir-faire et les talents dont le pays a besoin.

Alors que Thierry Mandon s’apprête à annoncer les contours du Plan National de Vie Etudiante et que le Budget Enseignement Supérieur et Recherche pour 2016 sera présenté dans moins d’un mois, il paraît indispensable de changer de cap.
Nous serons attentifs à ce que le budget alloué aux établissements soit augmenté afin de pouvoir accueillir chaque étudiant-e au sein d’un service public de qualité. Au-delà, il faut en finir avec la crise sociale en apportant de nouveaux moyens au logement étudiant, à la restauration et la santé universitaire, mais aussi financer de nouvelles bourses ouvrant la voie à la mise en place d’un vrai salaire étudiant pour la réussite de toutes et tous.

Enfin, c’est d’une nouvelle charte pour l’égalité femmes-hommes dans l’ESR dont nous avons besoin afin d’en finir avec les obstacles qui empêchent tant de jeunes femmes d’aller au bout de leurs parcours. Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste, Républicain et Citoyen resteront vigilants et forces de propositions pour améliorer la situation des étudiantes et des étudiants.

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