La colère des élus locaux de la Creuse doit être entendue par le gouvernement

par Thierry Foucaud

 La Poste, le réseau de la Banque de France, les classes dans les écoles, France Télécom, les gendarmeries, la police, les hôpitaux : l’affaiblissement des services publics touche tous les secteurs.

 Voulue par l’Europe, la mise en concurrence des territoires favorise les grands axes au détriment des zones rurales.

 Cette évolution compromet des principes fondamentaux, comme l’égalité entre les usagers, le droit à la santé, à l’éducation, à la sécurité, aux transports, aux communications…

 Pourtant, des lois de décentralisation aggravant le désengagement de l’État ont été adoptées. Ainsi, la loi constitutionnelle sur l’organisation décentralisée de la République a été scellée hier.

 Mais cette tentative de clore définitivement le dossier de la décentralisation se heurte à la réalité des territoires victimes de profonds déséquilibres.

 En témoigne la manifestation exceptionnelle des élus de la Creuse : près de 300 ont démissionné de leur mandat, toutes tendances confondues, pour dire leur ras le bol ! Les élus creusois, ceux de l’Ardèche et de nombreux départements, luttent pour sauver leur école, leur poste, leur voie de chemin de fer, leur route ou leur hôpital. La fermeture des trésoreries a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

 Jusqu’ici, ils n’ont pas été entendus !

 L’adoption aux forceps de la loi sur les responsabilités locales n’apaisera pas leur inquiétude. La loi sur le développement des territoires ruraux n’empêchera pas le recul des services publics.

 Il est temps de prendre en compte cette inquiétude.

 Il est temps de mettre en place un moratoire sur la fermeture des services publics locaux, pour préparer une modernisation issue d’un dialogue avec les populations et les élus locaux !

 Que répondez-vous à la colère qui monte dans notre pays ?

 M. BUSSEREAU, secrétaire d’État. La fermeture des services publics est un faux débat. Le gouvernement souhaite les réorganiser.

 Certaines petites trésoreries n’ont plus de comptes à gérer ; elles ne reçoivent guère plus de deux visiteurs par jour. Nous devons réagir !

 Bien sûr, toutes les fermetures sont décidées après concertation autour du préfet que du trésorier payeur général ; ce fut le cas dans tous les cantons concernés.
J’ajoute que des modalités adaptées comme les chartes de service et des permanences organisées les jours de marché ont été mises en place. Le gouvernement ne pratique pas la désertification, mais s’attache à améliorer le service rendu à nos concitoyens.

Retour en haut