Animés d’une volonté implacable de poursuivre le combat contre l’asservissement, ils payèrent de leur vie le refus de la résignation.

Discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de la stèle en hommage aux aviateurs tombés à Langonnet.

Je tiens tout d’abord à témoigner ma gratitude envers la municipalité de Langonnet et son maire, de me permettre de m’adresser à vous aujourd’hui.

Les commémorations autour des combats de la seconde guerre mondiale sont le témoignage de l’appétence de nos concitoyens pour l’histoire et la mémoire de notre pays. Elles sont l’occasion de rendre un hommage appuyé à toutes les femmes et tous les hommes venus écrire sur notre sol, une page de l’histoire de la France et de l’Europe.

Face à cette stèle, je mesure surtout aujourd’hui plus qu’hier, combien le passé est source d’enseignements pour notre présent et notre avenir. C’est aussi à la lumière du récit des combattants du 425ème escadron de la Royal Canadian Air Force, de leur courage et de leur esprit de sacrifice, que nous saurons avancer avec confiance. C’est un héritage unique qu’ils nous ont offert dont nous devons nous montrer dignes.

Dans les événements sombres de notre Histoire mondiale, combattre fut l’expression d’une volonté, celle de défendre des droits imprescriptibles de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Ces 5 aviateurs canadiens âgés de 21 ans et le pilote venus de Los Angeles, dont nous évoquons le souvenir aujourd’hui avaient choisi de venir aider la rébellion, la résistance. Animé d’une volonté implacable de poursuivre le combat contre l’asservissement, ils payèrent de leur vie le refus de la résignation. Ils étaient convaincus de la nécessité de combattre pour la libération et de lutter contre le nazisme.

La nuit de l’accident, le 07 décembre 1942, un seul Wellington est signalé perdu corps et biens. Il s’agit du BJ 657 du 425ème escadron de la Royal Canadian Air Force (RCAF), appelé Alouette squadron, qui a quitté l’aéroport de Dishforth, en Angleterre, à 16 h 59, à destination de Mannheim en Allemagne, à des fins de bombardement.

Ce que nous pouvons retenir de ce triste accident, c’est la solidarité internationale alors mise en place pour mener le même combat, avec courage et ardeur. Tous, y compris les plus jeunes, ont fait preuve d’une détermination sans faille, persuadés de la légitimité de leur engagement au service de la liberté, de la dignité.

A l’heure où les traités transatlantiques se consacrent exclusivement aux échanges commerciaux, cette stèle nous rappelle l’engagement humain et solidaire qui, même dans les heures les plus dures, n’a pas cessé de croire en l’espoir de la victoire et d’un monde meilleur.
Ce projet mené autour de ce site par la municipalité et les remarquables travaux de l’Association bretonne du souvenir aérien 39-45 (Absa), transporte toute la densité du message que nous ont laissé ces hommes et ces femmes, qui se sont dressés durant cette guerre pour refuser la soumission et préserver nos libertés. Ils furent des bâtisseurs de paix et des semeurs d’idées de générosité, de fraternité et de justice.

L’esprit qui a animé ces combats vaut encore aujourd’hui. La lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie et la haine demeure intact. L’actualité nous incite à mener quotidiennement ce combat avec vigilance. Le récit de l’Histoire nous rappelle au devoir d’unité et de rassemblement sur l’essentiel, sur nos valeurs de justice et de tolérance.

C’est aussi la confiance dans l’avenir. Nous vivons, grâce à nos aînés, libres et en paix.
Jeunes d’aujourd’hui, c’est un message d’espoir qui vous est légué. Malgré les doutes, les difficultés, il faut toujours croire en l’avenir. Cet avenir, c’est celui que vous construirez à votre tour. La liberté, l’égalité, la fraternité ne sont pas qu’une simple inscription vieillie au fronton de nos édifices, elles représentent des valeurs qui se recomposent.

Nous qui sommes présents aujourd’hui, sommes tous convaincus de la nécessité de nourrir notre mémoire collective. Cette inauguration de la stèle en mémoire au 425ème escadron de la Royal Canadian Air Force nous démontre, si nous en avions besoin, comme le disait Jules Verne : « Que rien de grand n’est possible sans une espérance exagérée ».

Je vous remercie pour votre attention.

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