Le motif du mécontentement porte sur les tarifs proposés par les sociétés d’équarrissage qui ont le quasi-monopole du marché

Lettre au Ministre de l’Agriculture

Monsieur le Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur les préoccupations des artisans bouchers charcutiers, qui sont confrontés à de grandes difficultés suite à la détection d’un cas d’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) sur une vache, dans le département des Ardennes le 7 mars 2015.

Vous le savez, depuis cet incident, la France a perdu le statut de risque « négligeable » acquis le 4 août 2015 (Décision 2007/453/CE), et la profession a l’obligation depuis, et à minima jusqu’en 2022, de remettre les sous-produits de catégorie 1 (colonnes vertébrales des bovins de plus de 30 mois, nés et/ou élevés en France) à une entreprise agréée de la filière d’équarrissage, chargée ensuite de leur élimination.
La Fédération des professionnels bretons qui m’a alerté sur le sujet, comprend et adhère totalement à ce principe de précaution, c’est pourquoi elle a immédiatement remis en place le protocole d’élimination des Matériels à risque spécifiés (MRS), dès la parution de l’instruction technique de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en ce sens.

Le motif de son mécontentement est en réalité les tarifs proposés par les sociétés d’équarrissage. Celles-ci se trouvent en situation de quasi-monopole et sont bien conscientes que les bouchers charcutiers n’ont d’autre choix que de se plier à leurs règles. Selon la Fédération bretonne, elles en profiteraient pour pratiquer des prix non négociables et même facturés à un montant bien plus élevé par rapport à une prestation en tout point identique il y a quelques mois.

Alors que le secteur de la Boucherie Charcuterie se trouve déjà fortement fragilisé par la crise de la vache folle apparue à la fin des années 90–début 2 000, qui suscite encore aujourd’hui la méfiance des consommateurs, et par les affaires de maltraitance animale découvertes dernièrement dans des abattoirs, qui ont à juste titre choqué nos concitoyens, il me semble que les doléances de nos artisans français de la filière viande méritent toute notre attention.

Je sais pouvoir compter sur tout votre engagement à leur apporter une écoute attentive et à intervenir en leur faveur.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de mes meilleurs sentiments.

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