Décision du CSA sur la situation d’I-télé

Les salariés d’I-Télé poursuivent leur mouvement de grève. Au cœur de leurs revendications : la question de l’indépendance des médias et pour seule réponse, le mépris de la part de leur direction. Comme Madame la Ministre de la Culture et de la Communication l’avait annoncé la semaine dernière, le CSA a statué sur le respect par la direction d’I-Télé de la convention d’éthique de la chaîne.

Hier, jeudi 3 novembre, le CSA a rendu son verdict en décidant de deux mises en demeure. Une première sur les « manquements aux exigences d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information, dans l’émission Morandini Live » et la deuxième portant sur « l’absence de fonctionnement effectif depuis septembre 2015 du comité d’éthique prévu dans la convention de la chaîne, chargé de contribuer au respect du principe de pluralisme ».

Je prends acte et me satisfais de cette décision qui sanctionne I-télé, certes de manière insuffisamment contraignante, c’est un carton jaune. Mais il constitue un pas dans le sens du respect du travail journalistique et de la qualité de l’information.

Je reste cependant vigilant quant à la réaction de la direction d’I-télé ainsi qu’aux sanctions qui seront prises en cas d’absence de mesures concrètes permettant de mettre fin aux manquements ciblés par le CSA.

Dans le même temps, j’ai profité de la session des Questions d’Actualité au Gouvernement au Sénat pour interpeller le gouvernement sur la situation d’Itélé sur fond de concentration et d’indépendance des médias.

Faut-il rappeler pourtant que lors de la discussion parlementaire sur la proposition de loi relative à l’indépendance des médias et au pluralisme de la presse, les propositions du groupe CRC pour renforcer l’indépendance des médias et les conditions d’exercice du métier de journaliste ont certes suscitées l’intérêt mais n’ont pas été retenues.

« Inutile ! », nous expliquait-on : "le texte prévoit une charte d’éthique qui fera office de garde-fou sous le contrôle du CSA"... CSA, qui n’en demandait pas tant...

Cette grève à I-Télé alors même qu’une convention d’éthique y a été signée et que le comité d’éthique et de pluralisme de la chaîne avait collectivement démissionné pour contester l’arrivée de Vivendi à sa tête, montre à quel point cela ne suffit pas.

L’enjeu, au delà de la seule situation à laquelle est confrontée la rédaction d’I-télé, concerne de manière plus large le phénomène de concentration des médias au profit de groupes financiers avec ses conséquences sur le pluralisme de l’information et l’indépendance des journalistes, fondements essentiels de la démocratie.

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