En sortant de l’UE, l’Angleterre remet en cause toutes les règles du jeu en matière de pêche

En sortant de l'UE, l'Angleterre remet en cause toutes les règles du jeu en matière de pêche - Conséquences du Brexit sur la pêche française (Flambo - https://www.pexels.com/fr-fr/@flambo-388007)

Lettre au Secrétaire d’état chargé de la Mer et de la Pêche

Monsieur le Secrétaire d’Etat,

Je souhaite attirer votre attention sur les éventuelles conséquences du Brexit britannique sur notre filière pêche hexagonale.

En optant pour une sortie de l’Union Européenne, le Royaume-Uni remet en cause toutes les règles du jeu en matière de pêche. L’inquiétude est donc légitime pour nos pêcheurs, notamment bretons, qui réalisent plus de la moitié de leurs activités dans la Zone Economique Exclusive, ZEE, mais aussi un tiers de la valeur débarquée dans les criées bretonnes.

En effet, dès l’application du Brexit, le Royaume-Uni va automatiquement renationaliser ses eaux. Toutes les règles actuelles deviendront alors caduques dans la ZEE. Pour preuve, les bateaux de pêche anglais n’ont pas hésité à débuter la récolte de Saint-Jacques en baie de Seine alors que nos pêcheurs étaient bloqués à quai, conformément aux prescriptions européennes. Les britanniques pourront ainsi refuser l’accès des navires étrangers dans leurs eaux dès la bande des 6 à 12 miles où existent des droits de pêche historiques autorisant certains navires à prélever des poissons dans les eaux territoriales d’un autre état européen. Au-delà des 12 miles et en deçà des 200 miles se situent les eaux nationales mises actuellement en commun par les Etats membres de l’UE et donc partagées par leurs pêcheurs respectifs. Le Brexit fait donc craindre une remise en cause du périmètre des zones de pêche.

Par ailleurs, des craintes subsistent sur les quotas de pêche puisque les pêcheurs britanniques ne cachent pas leur intention de se servir largement dans la ressource halieutique. En conséquence, les plans de renouvellement des flottilles ont été gelés en attendant des éclaircissements sur l’avenir.

Alors qu’aucun scénario n’a été encore formulé par le Royaume-Uni, le désarroi grandit de plus en plus pour toute notre pêcherie. Je m’en suis d’ailleurs alarmé à l’occasion de mon rapport pour avis sur les crédits Pêche du budget 2017.

La pêche comme d’autres secteurs agricoles, ne doivent pas servir de variable d’ajustement à la sortie de l’Union Européenne de l’Angleterre. Je suis certain que vous saurez appréhender avec bienveillance cette situation et agir au niveau européen afin que notre filière pêche ne subisse pas les conséquences du Brexit.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire d’Etat, en l’assurance de mes sincères salutations.

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