Violences et intimidations dans les manifestations lycéennes en Ile-de-France

par Nicole Borvo Cohen-Seat

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,

Dans le cadre de la procédure dite des rappels au règlement, je souhaite interpeller notre assemblée, mais aussi le Ministre de l’Education nationale, ici présent, au sujet des intimidations dont sont victimes les lycéens engagés contre le projet de loi relatif à l’avenir de l’école.

Notre assemblée, le Sénat, peut-il accepter de débattre sérieusement d’un texte, alors que des acteurs concernés au premier chef sont chaque jour sanctionnés, rappelés à l’ordre dans les établissements où ils étudient.
De nombreux exemples attestent que « la violence réglementaire » utilisée par de nombreux chefs d’établissements s’appuie sur une bienveillance venue d’en haut, sur votre bienveillance, M. le Ministre.

Le droit d’association, le droit au débat, l’intervention citoyenne des lycéens ne doivent pas être vilipendés, mais bien au contraire, me semble-t-il, il vaut mieux une jeunesse qui réfléchit, qui s’inscrit dans la confrontation des idées, plutôt qu’une jeunesse qui subit.
Je me demande donc, M. le Ministre, de prendre les dispositions, dans l’urgence, pour que cessent les « intimidations », dénoncées hier encore par la FCPE, dont sont victimes les lycéens.

Mon second point concerne les violences dont ont été victimes les jeunes manifestants franciliens le 8 mars dernier et la passivité, coupable, volontaire, des forces de l’ordre, qui ont laissé les agressions, les rackets, se dérouler à quelques mètres de leurs rangs.
Ce type de manipulation de la part d’un gouvernement de droite n’est pas nouveau, il suffit de se rappeler l’action de M. PASQUA à l’occasion des manifestations contre le SMIC jeune, le CIP.

Dès que le Ministre de l’Intérieur en pris la décision, la présence de « bandes » s’effaça par enchantement.
Je souhaite, M. le Ministre, que vous nous informiez du sentiment de votre collègue, M. de VILLEPIN, sur les conditions de déroulement de ces manifestations et pourquoi les mesures qui semblent ne pas avoir été prises ce jour, ne l’ont pas été la semaine dernière ?

Faut-il, M. le Ministre, que le gouvernement, outre la précipitation, use de telles manœuvres, dangereuses, à l’égard des lycéens, soit inquiet de la montée de l’opposition à sa politique pour agir de la sorte…

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