Ces restrictions budgétaires vont à l’encontre de la nécessaire évolution de l’offre en santé mentale en Bretagne

Ces restrictions budgétaires vont à l'encontre de la nécessaire évolution de l'offre en santé mentale en Bretagne - Financement de la psychiatrie (Cottonbro - https://www.pexels.com/fr-fr/@cottonbro)

Lettre à la Ministre de la Santé

Je souhaite attirer votre attention sur le financement de la psychiatrie et des établissements publics œuvrant dans ce secteur.

Ce sujet est régulièrement évoqué sans toutefois apporter de solutions concrètes pour ces établissements publics de santé mentale, ou EPSM. Ces centres de soins où l’on soigne non pas des blessures physiques, mais des blessures de l’âme, font face depuis plusieurs années à des difficultés financières récurrentes. Si la douleur est parfois moins discernable, elle n’en est pas moins puissante et requiert des moyens adaptés, qui soient à la hauteur des nombreux besoins des patients.

Afin de remédier à ce manque budgétaire, les directions concernées sont contraintes d’émettre bien souvent des propositions se résumant en trois points : réduction des effectifs, diminution de l’offre de soins et hausse de la facturation. L’ensemble du personnel et des patients s’inquiètent légitimement de cette situation, tant pour la pérennité de leurs conditions de travail que d’accueil.

Pourtant des solutions existent à l’image des propositions de l’ADESM, Association des Etablissements du Service Public de Santé Mentale. Pour cette association, la santé mentale est un enjeu de santé publique majeur, insuffisamment prise en compte et pour laquelle, de nombreuses inégalités territoriales subsistent. Pour améliorer le système, elle insiste sur l’importance « de disposer d’objectifs de santé publique clairs et définis, de promouvoir les bonnes pratiques de prise en charge et enfin d’améliorer le maillage territoriale d’offre de soins en santé mentale ».

A ce propos, les Côtes d’Armor comme l’ensemble de la Bretagne disposent de quelques établissements de santé mentale mais dont le nombre pourrait être augmenté afin de répondre aux enjeux et à la demande. Par exemple, dans les Côtes d’Armor, 2 à 4 % des personnes sont touchées par des troubles de bipolarité et de schizophrénie, soit 12.000 à 25.000 personnes.

Ces restrictions budgétaires vont à l’inverse de la nécessaire évolution de l’offre en santé mentale en Bretagne. La santé, et encore plus la santé mentale, ne peuvent être considérées comme des marchandises ou des produits à rentabiliser. Les patients, pour qui la régularité de l’encadrement est primordiale, ne devraient pas être défavorisés par une offre de soins de qualité moindre en raison d’un budget en baisse.

En vous rappelant que l’accès à la santé est un droit fondamental, je suis certaine que dans le cadre de vos fonctions, vous saurez prendre des mesures pour accorder à ces structures publiques, le budget nécessaire à leur bon fonctionnement

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes plus cordiales salutations.

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