Les marchés financiers sont en surchauffe

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre collègue Alain Richard nous fait part de son ancienneté et nous demande de ne pas être trop impatients. Toutefois, d’autres l’ont dit, nous examinons le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes au moment des lettres de cadrage...

Je veux bien que l’on me parle d’avant – je ne remets pas en cause ce que vient de dire notre collègue –, mais j’estime que la concomitance des deux événements n’est pas opportune. Ce n’est ni une attaque ni une polémique. Simplement, à un moment donné, une certaine temporalité est nécessaire pour pouvoir exercer notre travail de parlementaires.

Au sein de la commission des finances, notre débat a été, comme toujours, respectueux, certains affirmant qu’il fallait maîtriser la dépense publique, d’autres se positionnant en faveur d’une réduction de celle-ci. Aujourd’hui, M. le ministre nous a dit, au début de son intervention, « il faut refroidir la dépense publique ».

M. Gérald Darmanin, ministre. Je n’ai pas dit cela !

M. Pascal Savoldelli. Vous vérifierez, monsieur le ministre.

M. Gérald Darmanin, ministre. Cela dit, je souscris à l’idée.

M. Pascal Savoldelli. Ce qui se passe en ce moment, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce n’est ni un refroidissement, ni une réduction, ni une maîtrise ! Nous sommes en surchauffe ! Les marchés financiers sont en surchauffe. De nombreux économistes s’inquiètent d’une crise qui pourrait être d’une ampleur bien plus importante que celle de 2008. La bulle peut exploser ; c’est un sujet sérieux !

M. Jean-François Husson. C’est vrai.

M. Pascal Savoldelli. L’indice du CAC 40 a enregistré une augmentation de 22 %. Mes chers collègues, connaissez-vous des petits chefs d’entreprise dont les bénéfices ont augmenté de 22 % ? Connaissez-vous des artisans dans ce cas ? Des ouvriers, des infirmières, des instituteurs ? Il ne s’agit pas de dire que tout le monde doit gagner pareil. Mais, on le voit bien, quelque chose décroche dans la société.

J’en viens à la problématique de la dette privée, qui va s’inviter dans nos débats. Elle est en effet croissante et représente 140 % du PIB. Des entreprises et des citoyens seront en difficulté.

La droite souhaite, nous l’avons bien compris, allonger le temps de travail.

M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue.

M. Pascal Savoldelli. Or, aujourd’hui, quelque 29 % des contrats de travail signés par des jeunes en début d’année sont des contrats d’un jour. Vous allez les faire rêver, en leur disant que l’on passe de 35 heures à 37 heures ! Un tiers des jeunes, quelle que soit la sensibilité politique de leurs parents, ont un contrat d’un jour. Pouvez-vous imaginer ce qui se passe dans leur tête ?

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