Psychiatrie en Côtes-d’Armor : situation d’urgence

Madame la Ministre,

Dans le cadre du tour de France des hôpitaux des Parlementaires communistes, je suis allée à la rencontre de nombreux soignants des hôpitaux des Côtes d’Armor. Dans ce cadre, je tenais à vous faire part de la situation particulière du domaine de la psychiatrie.

En effet, quelques soient les services de psychiatrie rencontrés, les constats sont malheureusement souvent les mêmes. J’ai été alertée par le désarroi des soignants qui exercent dans des conditions de travail préoccupantes, dans des unités de soins saturées, parfois dans des locaux indécents et indignes. Je pense notamment, à la situation du service de psychiatrie à l’hôpital de Morlaix où je me suis rendue en juin dernier.

Aussi, la prise en charge des malades est souvent inadaptée, par manque de places en structures spécialisées ou encore à cause de mauvaises orientations. De plus, les durées moyennes d’hospitalisation ne cessent de diminuer, ce qui occasionne régulièrement des ré-hospitalisations de patients n’étant pas suffisamment stabilisés. Dans le même temps, des lits ferment, dans le but de répondre à la logique budgétaire, ce que l’on peut déplorer à la fondation Bon Sauveur de Bégard ou encore au Centre Saint Benoît Menni de Dinan et Saint Brieuc.

Pour finir, le virage ambulatoire mis en œuvre veut orienter les patients vers les centres médico-psychologiques, mais ceux-ci sont déjà saturés. Il faut compter en moyenne 2 mois d’attente pour un RDV avec un psychiatre et parfois plus pour un RDV avec une psychologue. Cela ne répond en aucun cas aux demandes et besoins de la population.

La Bretagne est une région où le taux de suicide est supérieur à 47,7% à la moyenne nationale, avec 2,4 décès/ jour par suicide. Le taux d’hospitalisations pour tentative de suicide dans les Côtes d’Armor est le plus élevé de Bretagne (23,7 hospitalisations pour 10000 hommes et 33,3 hospitalisations pour 10000 femmes), et où la capacité d’accueil est de 73 lits pour 100000 habitants contre 100 lits pour 100000 habitants pour la moyenne nationale. Notre région comme de nombreuses autres, ne peut donc plus répondre aux besoins des patients dans le domaine de la psychiatrie.

Vous l’avez déclaré, la psychiatrie est le parent pauvre de l’hôpital. Ainsi, quelles sont les grandes mesures humaines et financières, prévues dans le plan santé pour y remédier ? Nous n’avons pas d’autre choix que de sortir d’une politique comptable qui s’effectue au détriment du soin et du bien-être des personnes.

Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette situation urgente, tant pour le personnel soignant que pour les malades. Je vous prie d’agréer, Madame le Ministre, mes sincères salutations.

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