Conflit à H & M

Eliane Assassi s’adresse au préfet de la Seine-Saint-Denis

Monsieur le Préfet,

Après trois semaines de grève, c’est le 27 décembre que s’est enfin tenue une première réunion entre des représentants des salariés de l’entreprise H & M et leur Direction.

Dès le lendemain matin, vous avez pris la décision de faire appel aux forces de l’ordre pour évacuer les grévistes.
Or, selon les éléments portés à ma connaissance lors de la réunion du 27 décembre, les dirigeants d’H & M m’ont évoqué qu’une hypothétique négociation d’ici quelques jours.

Je suis donc surprise par votre décision précipitée qui peut laisser à penser que vous avez privilégié la direction d’H & M au détriment des salariés.

Or, les premiers ont sensiblement augmenté leurs ventes, ouvert de nouveaux magasins, réalisé d’énormes bénéfices alors que les seconds perçoivent un salaire mensuel qui varie de 600 à 1000 euros, sont méprisés, malmenés dès lors qu’ils demandent une légitime augmentation de salaire qui leur est refusée depuis trois ans !

L’Etat est garant de l’intérêt collectif. Dans un tel conflit, il doit prendre en compte la situation sans privilégier une partie plutôt qu’une autre et doit rechercher tous les moyens pour qu’une véritable -et non éventuelle voire hypothétique- négociation entre les représentants des salariés et la Direction s’engage.

Aussi, je vous serais reconnaissante de bien vouloir créer les conditions pour que la prochaine rencontre se tienne dans cet esprit et dans les plus brefs délais.

Par ailleurs, ce conflit illustre bien la nécessité de réunir, dans l’urgence, le CODE. Aussi, permettez-moi d’insister pour qu’une réunion de cet organisme soit convoquée dans les premiers jours de l’année 2005.

En vous remerciant par avance de l’intérêt que vous voudrez bien porter à la présente requête,

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de ma considération distinguée.

Retour en haut