Notre pays ne peut pas fermer les yeux devant l’aggravation de la situation en Libye

Notre pays ne peut pas fermer les yeux devant l'aggravation de la situation en Libye - Silence de la communauté Internationale (Artem Beliaikin - https://www.pexels.com/fr-fr/@belart84)

Lettre au Ministre des Affaires Étrangères

Monsieur le Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la situation en Libye.

8 ans après la chute de Kadhafi, le pays traverse une 3ème guerre civile avec le Maréchal Haftar, à la tête d’une armée autoproclamée poursuivant ses objectifs du contrôle des ressources pétrolières et de l’instauration d’une dictature militaire. C’est une guerre silencieuse dont la communauté internationale ne semble pas prendre la pleine mesure de la gravité. Une demande de cessez-le-feu portée par l’ONU (votée par la France), est restée sans suite au Conseil de Sécurité en raison du refus des USA. Vous nous l’avez d’ailleurs rappelé lors de votre dernière audition au Sénat.

Pourtant, la tension est à son comble : absence d’Etat organisé, crise humanitaire, commerce humain, esclavage, enjeux pétroliers, terrorisme, armes en libre circulation…sont la triste réalité de ce pays qui n’a pas retrouvé un équilibre depuis l’intervention française de 2011.

Au milieu de tout cela, les migrants et les réfugiés sont en première ligne. Cette année, des milliers d’entre eux, interceptés en mer ont été reconduits en Libye par les gardes côtes libyens alors que personne dans la communauté internationale, ne peut affirmer que la Libye est un pays sûr pour leur sécurité.

Pour preuve, le bombardement aérien d’un centre de migrants près de Tripoli le 2 et 3 juillet dernier. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, « les migrants ne doivent pas être en détention, les civils ne doivent pas être des cibles, personne ne devrait être renvoyé en Libye actuellement ». Devant l’aggravation de la situation humanitaire en Libye, le Conseil de Sécurité de l’ONU a rappelé sa profonde préoccupation en évoquant « des crimes de guerre ».

Vous avez toujours considéré Monsieur le Ministre dans vos déclarations qu’un règlement politique entre le Gouvernement d’union nationale et le Maréchal Haftar était souhaitable. Dans ce contexte quelle peut être ou pas notre influence ? Mais dans ces deux cas, comment ne pas s’inquiéter de la condition des migrants ? Notre pays ne peut pas fermer les yeux sur l’aggravation de leur situation en Libye.

Dans l’attente de vos réponses, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de toute ma considération.

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