Ne nous privez pas d’un outil de lutte vital !

Monsieur le Directeur Général de l’AP-HP

Je me permets d’attirer votre attention sur la situation des urgences de l’Hôtel Dieu situé dans le 4ème arrondissement de Paris.

Depuis la semaine dernière et alors que notre pays connait une crise sanitaire d’une très grande ampleur, les urgences de cet établissement ont été converties en centre de dépistage du COVID 19, pour le personnel soignant.

En conséquence, ce service est fermé, et les patient·es qui, jusqu’ici s’y rendaient sont transféré·es à l’hôpital Cochin.

Cette décision interroge à plusieurs niveaux :

 D’une part, la fiabilité des dépistages ne serait pas avérée, ce qui crée une sécurité toute relative pour les soignant·es. Seul un scanner parait être un outil efficace mais ce n’est pas le choix qui a été fait pour l’Hôtel Dieu.

 D’autre part, cela entraine la fermeture de plusieurs lits qui pourraient au contraire être mobilisés dans le cadre de la lutte contre la pandémie, pour accueillir et prendre en charge des patient·es. Des hôtels sont appelés en renfort pour faire face à la crise alors que des lits dans les hôpitaux existent…On marche sur la tête !

Vous êtes bien placé pour savoir que cet hôpital situé en plein centre de la capitale, a été démantelé au cours de ces dernières années, et que le service des urgences n’accueille plus que les urgences non vitales.

Comment comprendre que vous n’utilisiez pas le potentiel de cet hôpital pour en faire un établissement de première ligne pour recevoir et prendre en charge des patient·es atteint·es du COVID-19 ?

Est-ce à penser comme le craignent les organisations syndicales et le personnel, que la nouvelle organisation liée à la pandémie et censée être temporaire ne serve en réalité de prétexte à une fermeture définitive des urgences ?

Si tel était l’objectif, c’est une prise de risques considérables pour le présent et l’avenir. À l’heure où les réductions de moyens imposées à l’hôpital, que vous avez largement assumées à l’AP-HP, sont remises en cause, à juste titre, par une majorité de la population, il me paraît essentiel que vous revisitiez la restructuration des urgences de l’Hôtel Dieu, déjà fragilisé.

Le président de la République a parlé de guerre contre l’épidémie du coronavirus, je vous demande, Monsieur le directeur général, d’en prendre toute la dimension et de ne pas vous priver et de fait NOUS priver, d’un outil de lutte vital. Vous n’ignorez pas, en effet, que nous n’avons pas encore atteint le pic des contaminé·es qui vont devoir être admis·es dans les hôpitaux.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.

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