La perte de salaire due au confinement renforce davantage les inégalités et la précarité

Lettre à la Ministre du Travail

Madame la Ministre,
Je souhaite vous interpeller sur la grande précarité des femmes en chômage partiel pour garder leurs enfants pendant le confinement. Représentant la grande partie des familles monoparentales, ces femmes ont dû demander un arrêt de travail pour garder leur(s) enfant(s) suite à la fermeture des crèches et des écoles.

Mercredi 18 mars, vous annonciez que « le parent assurant la garde des enfants pendant le confinement conserverait 90 % de son salaire ». Cependant, cette rémunération n’est garantie qu’à 50 % par l’Etat, via la Sécurité Sociale. Le pourcentage restant de la rémunération reste à la charge – et au bon vouloir – de l’employeur. Le montant du salaire perçu, ainsi que la durée de la rémunération, est ainsi variable selon les secteurs et les entreprises. Ainsi, de nombreuses salariées, ont découvert qu’elles ne toucheraient en réalité que la moitié de leur salaire au mois de mars.

Aussi, dans le cadre de l’état d’urgence, l’ordonnance n°2020-322 prévoit que l’indemnité complémentaire sera désormais versée aux salariés « sans que la condition d’ancienneté (...) ne soit requise ». Cependant cette annonce n’est pas rétroactive et ne peut être effective pour le mois de mars.

A travail égal, les femmes perçoivent un salaire moyen inférieur de 18 % à celui des hommes. La perte de salaire due au confinement renforce davantage les inégalités et la précarité pour ces mères seules, mais aussi pour toutes celles qui ont dû cesser de travailler pour s’occuper de leurs enfants.

De nombreuses situations similaires existent sur nos territoires, avec des entreprises qui ne jouent pas le jeu et laissent les femmes avec la seule indemnité journalière de la sécurité sociale. Dans ce contexte, qu’avez vous l’intention de faire pour veiller à ce que le maintien du salaire pour garde d’enfants soit total pour ces femmes et que la partie complémentaire souvent manquante soit assurée par les entreprises ?

Dans cette attente, je vous prie, Madame la Ministre, d’accepter mes sincères salutations.

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