Récidive : la droite relance la démagogie sécuritaire

Au gré de l’actualité, exploitée de façon indécente, le Gouvernement et sa majorité sont en train de transformer le code pénal en un véritable opuscule sécuritaire.

Alors que la plupart des professionnels judiciaires, pénitentiaires ou encore médicaux, ont fait l’expérience qu’une sortie progressive de prison et l’accompagnement des détenus sont de nature à prévenir la récidive, le Gouvernement persiste dans la voie du tout enfermement.

Sous couvert de « guider l’individualisation des peines », le Gouvernement propose d’inverser l’ordre des facteurs, en prévoyant que l’aggravation des peines serait automatique, sauf si le juge en décidait autrement : ce n’est ni plus ni moins que l’instauration à peine déguisée de peines plancher, auxquelles était soi-disant hostile le premier ministre.

Quand le gouvernement ne propose pas d’enfermer les détenus atteints de troubles mentaux dans des hôpitaux-prisons, il envisage la réintroduction des dispositions sur le placement sous surveillance électronique mobile des détenus, dispositions supprimées par le Sénat car jugées inapplicables.

Les effets d’annonce se suivent et se ressemblent pour en arriver à un seul point : un enfermement quasi définitif.

Certes, la gauche n’a pas eu le courage d’adopter une grande loi pénitentiaire, malgré une critique incessante sur l’état des prisons. Mais la dérive populiste à laquelle se livre le gouvernement depuis trois ans n’a pas apporté de réponse en matière de prévention de la récidive, et nourrit les discours les plus extrêmes mettant en péril les libertés fondamentales.

Retour en haut