Nous avons été trompés ! C’est un scandale !

Je suis scandalisée par ce qui se passe au Sénat ! En effet, c’est une forme de malhonnêteté qui l’a emporté dans l’hémicycle.

Quand on nous dit qu’il y aura une seconde délibération de l’article 1er, et que cette seconde délibération n’a pas lieu, je suis désolée, j’appelle cela une malhonnêteté intellectuelle, pour le moins.

Que s’est-il passé hier ? Vous avez vidé l’article 1er de tout son contenu. C’est ce que vous vouliez dès le départ, mais vous n’avez pas voulu assumer les désaccords qui traversent vos rangs.

M. Julien Bargeton. Exactement !

Mme Laurence Cohen. En effet, la droite est divisée sur cette question : une partie d’entre elle est farouchement contre ; une autre est plus nuancée, et elle pensait que la gauche la soutiendrait.

Assumez vos désaccords et ne faites pas porter sur les autres cette responsabilité !

Vous ne voulez pas, aujourd’hui, majoritairement, que toutes les femmes aient accès à l’AMP : c’est cela qui va ressortir de notre séance ce soir.

Au terme de ces deux jours de débats, les gens vont se demander à quoi sert le Sénat : c’est très grave, et cela nous met terriblement en colère ! Nous n’en sortirons pas grandis !

Tous, ici, nous tenons à faire bouger les choses dans notre pays, certes chacun avec des lignes politiques différentes, mais, ce soir, nous avons révélé l’inutilité de nos débats !

Je suis très en colère, parce que le jugement négatif de l’opinion retombera, non pas seulement sur la droite, mais sur l’ensemble de la représentation parlementaire, et ce sera votre faute. Je dénonce donc ce qui s’est passé ! On nous a dit que l’on ne savait pas si l’on allait finir l’examen de ce texte, ou non. Puis, nous avons appris, à peine dix minutes avant le vote final, qu’il ne serait pas procédé à une seconde délibération. Vous nous avez pris en otage, sans nous donner les moyens d’agir en connaissance de cause !

Il faut que ce point figure clairement dans le procès-verbal : nous avons été trompés et, en plus, nous ne répondons pas avec ce texte aux attentes de l’opinion en matière de bioéthique, de droit des femmes et de recherche. C’est un scandale !

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