Travailleurs agricoles Etrangers Saisonniers

La grève des 240 saisonniers de Saint-Martin de Crau a mis en lumière une situation qui ne date pas d’aujourd’hui et qui est bien connue des pouvoirs publics.

En effet, des travailleurs agricoles étrangers sont employés massivement dans les Bouches-du-Rhône depuis plus de 30 ans, essentiellement dans le secteur des fruits et légumes, au prétexte d’une pénurie de main d’œuvre locale.
Ces travailleurs immigrés subissent abus et injustices en raison de la précarité de leur statut et d’une méconnaissance de leurs droits ainsi que de leur extrême dépendance vis à vis des employeurs. Et contrairement aux dires de la FNSEA qui estime que cette affaire est le cas d’un seul exploitant (la SEDAC) cela concerne nombre, voir l’essentiel, de saisonniers étrangers.

Déjà, en avril 2003, j’attirai l’attention du Ministre de l’Agriculture sur la nécessité de reconsidérer le statut précaire de ces travailleurs agricoles étrangers, plus communément appelés « saisonniers sous contrats OMI ».
Dans sa réponse, il m’indiquait que le recours aux saisonniers étrangers était autorisé lorsque toutes les possibilités d’embauche de la main d’œuvre locale avaient été explorées. Et de préciser qu’il avait été demandé au Préfet des Bouches-du-Rhône de mettre en place une cellule opérationnelle, réunissant les représentants des pouvoirs publics, des collectivités locales et des organisations professionnelles, en vue d’apporter des réponses concrètes aux difficultés spécifiques de recrutement du département. Enfin, de rappeler que les saisonniers français ou étrangers devaient bénéficier d’une égalité de traitement avec les travailleurs permanents en matière de rémunération et de conditions de travail. D’ailleurs le respect de cette obligation conditionnait l’octroi des autorisations conformément à l’accord national du 18/07/02 qui précise les engagements en termes d’accueil, de formation ou encore de transport et de logement des saisonniers.

Comme l’a montré clairement le conflit des saisonniers étrangers de la SEDAC, le « principe de nécessité » au nom des difficultés bien réelles du monde agricole, continue de prévaloir sur le droit du travail ! Ce qui est inacceptable.

En refusant d’être soumis au bon vouloir de leur employeur, par leur lutte exemplaire et les avancées obtenues, notamment en ce qui concerne les conditions de logement, de travail, ou encore les arriérés d’heures supplémentaires, ils ont montré le chemin aux autres saisonniers étrangers qui subissent les mêmes abus.

Il appartient dorénavant au Préfet et aux services de l’Etat de faire appliquer la loi, toute la loi.

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