Ces centres low cost sont là pour faire du fric !

Madame la Sénatrice interroge le Ministre de la Santé, sur le développement de centres dentaires.

La loi HPST de 2009 a introduit un assouplissement législatif en transformant l’autorisation préalable des ARS à l’ouverture des centres en une simple déclaration, ce qui a facilité la création de telles structures. Ainsi, entre 2011 et 2016, le nombre de centres dentaires a progressé de 25 % alors que celui des centres ayant une activité autre que dentaire a quant à lui diminué.
Parallèlement et paradoxalement à cet assouplissement, le nombre de contrôles a diminué.

C’est dans ce contexte que l’affaire Dentaxia a vu le jour, avec des milliers de patientes et patients victimes non seulement de cette funeste gestion, où seule la rentabilité comptait, mais également d’une mauvaise qualité des soins.

Suite à ce scandale sanitaire, deux rapports de l’IGAS en 2016 et 2017 ont été publiés pour éviter notamment de nouvelles dérives. Malheureusement, les recommandations émises ont très peu été suivies d’effets.

Des exemples de centres dentaires à vocation lucrative continuent à voir le jour sur le territoire national, souvent dirigés par des financiers et non des chirurgiens-dentistes. Dans ces centres, des objectifs de chiffres d’affaires sont fixés aux dentistes pour augmenter leur rémunération, induisant des surtraitements, totalement inutiles voire dangereux pour les patientes et patients.

De même, il semblerait que ces centres se spécialisent en implantologie, activité fortement rémunératrice au détriment des autres actes. Cette hyperspécialisation peut avoir à court terme un impact négatif sur les cabinets de chirurgiens-dentistes libéraux notamment, déjà touchés par les effets de la crise sanitaire et le report de soins.

Aussi, elle lui demande ce qu’il entend faire pour suivre les recommandations de l’IGAS, notamment pour encadrer l’ouverture de ces centres et davantage contrôler leurs activités.

Elle lui demande également un premier bilan de la mise en place du 100% Santé pour les soins dentaires, notamment sur le panier de soins et l’effet éventuel sur le renoncement aux soins. Elle rappelle que sa famille politique porte la mise en place d’un véritable reste à charge Zéro avec le 100 % Sécu, permettant ainsi aux patientes et patients même non bénéficiaires d’une complémentaire Santé, de pouvoir accéder à ces soins.

Enfin, elle lui demande s’il entend mettre en œuvre, comme le fait le département du Val-de-Marne depuis de nombreuses années, une stratégie nationale en matière de santé et de prévention bucco-dentaire, dès le plus jeune âge, seule à même de lutter contre les inégalités sociales dans l’accès et le renoncement aux soins.

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