Pouvoir d’achat des retraités

Parmi les nombreux manifestants qui défilent aujourd’hui pour l’emploi et le pouvoir d’achat, les retraités ne seront pas en reste : toutes leurs unions syndicales appellent à la manifestation. Comment s’en étonner, sachant que leur pouvoir d’achat a reculé de 20 % en dix ans ? Or, ce gouvernement ne fait qu’accentuer leurs difficultés.

La loi sur les retraites fait perdre 0,5 % de pouvoir d’achat par an aux retraités non-cadres du privé, et 0,7 % par an aux retraités cadre du privé ; la réforme de l’assurance maladie satisfait certes les assureurs privés, jamais repus de profits et qui ne sont pas mis à contribution, mais elle pénalise les ménages modestes et les retraités, importants consommateurs de médicaments : le forfait hospitalier augmente de 8 % en 2004, la hausse devrait se poursuivre jusqu’en 2007, la C.S.G. sur les retraites augmente de 6, 45 %, les consultations médicales sont soumises à un forfait et vous voulez introduire un nouveau forfait de 18 euros pour les actes supérieurs à 91 euros.

L’épargne populaire est mise toujours plus à contribution, alors que les revenus financiers sont exonérés de toute participation au financement de notre protection sociale. Toutes ces mesures augmentent nécessairement les cotisations dues aux mutuelles ! Enfin, malgré des efforts de construction, les maisons de retraite manquent toujours cruellement de moyens, malgré le drame de l’été 2003 ; la pénurie de personnel persiste !

Monsieur le Ministre, il faut d’urgence enrayer la paupérisation des personnes âgées, en prenant les mesures que proposent les unions syndicales. Entendez leurs revendications : notre pays doit garantir à chacun de vivre dans la dignité jusqu’à la fin de ses jours !

M. Xavier BERTRAND, ministre de la Santé. - Alors que la sécurité sociale commémore aujourd’hui même son 60e anniversaire, la France peut s’enorgueillir, grâce à son système de protection sociale, d’allouer un niveau de vie élevé aux personnes âgées. Ce niveau a fortement progressé depuis plusieurs décennies.

Selon l’INSEE, les ménages de retraités bénéficient d’un niveau de vie moyen égal à 90 % de celui des ménages d’actifs, au lieu de 65 % en 1970.

M. GOURNAC. - Très bien !

M. Xavier BERTRAND, ministre de la Santé. - Leur niveau de vie est supérieur à celui des actifs car ils sont plus souvent propriétaires de leur logement.

Le taux de pauvreté des ménages de retraités est passé de 28 % en 1970 à 4 % aujourd’hui, le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse a été divisé par trois alors que la population âgée de plus de 65 ans a progressé de moitié.

Ce succès, on le doit à la sécurité sociale. Les réformes des retraites et de l’assurance maladie ont justement pour finalité de pérenniser la sécurité sociale sur la base de ses principes constitutifs de solidarité, d’égal accès et de répartition.

La réforme des retraites garantit le maintien du pouvoir d’achat des retraités, désormais indexé sur l’inflation.

M. GOURNAC. - Très bien !

M. Xavier BERTRAND, ministre de la Santé. - La loi prévoit que les petites pensions atteindront 85 % du S.M.I.C. pour une carrière au S.M.I.C. pour atteindre cet objectif, le minimum contributif sera majoré de 9 % en trois fois en 2004, 2006 et 2008.

Les ressources de l’assurance maladie sont renforcées, ce qui implique la hausse de la C.S.G. Le plan « Vieillissement et solidarités », mis en œuvre depuis 2003, favorise la vie à domicile et la médicalisation accrue des établissements.

Les objectifs en création de places seront atteints dès le début de l’an prochain, soit deux ans avant l’échéance. Alors que le plan prévoyait la création de 10 000 places en quatre ans, ce seront à cette date plus de 11 500 places qui auront été créées en établissement. Parallèlement sont créées des places en services de soins infirmiers à domicile : plus de 85 % des 17 000 places prévues par le plan auront été créées deux ans avant l’échéance du plan.

Vous le voyez : en sauvegardant notre système de retraite et notre système d’assurance maladie, en accroissant l’effort en direction des personnes âgées dépendantes, le gouvernement prend pleinement en compte la question de l’allongement de la durée de vie : je vous remercie de votre question, elle m’a donné l’occasion de faire ces rappels utiles !

M. GOURNAC. - Très bonne réponse !

M. FOUCAUD. - Merci de rappeler que nous commémorons les 60 ans de la sécurité sociale : c’est un hommage à Ambroise Croizat...

M. GOURNAC. - Et au général de Gaulle !

M. FOUCAUD. - Et plus avant, au Conseil national de la Résistance ! C’était une autre époque... L’enjeu vaut bien de dépasser toute querelle de chiffres et il vous faut bien reconnaître la réalité : le pouvoir d’achat des retraités a baissé de 20 % en dix ans ! Les mécontentements sont tangibles, les revendications sont là, mais vous n’entendez rien ! Il faut recevoir les unions syndicales de retraités, monsieur le Ministre ! Des efforts ont été faits pour augmenter le nombre de places en maison de retraite, je le reconnais, mais il faut poursuivre et accentuer cet effort !

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