Les « dialogues de Bercy » : "Ce cadrage macro-économique est un étau politique"

Les « dialogues de Bercy » : "Ce cadrage macro-économique est un étau politique"

Le cap austéritaire se répète. La même vision que celle contenue dans le programme de stabilité 2023-2027 transmis à la commission européenne, déclamée lors des projets de loi de finances initiale pour 2022 et rectificative, et réaffirmée hier encore par Bruno Le Maire.

Ce cadrage macro-économique est un étau politique, la trajectoire des finances publiques est une pente glissante de réduction de la dépense publique. Elle subira une diminution en volume (hors effet de l’inflation) de 1,8 point, et ce dès 2023. Les collectivités locales, face aux refus du Ministre des Finances de revaloriser durablement la DGF sur l’inflation, engage la capacité d’investissement publique et la capacité des maires à assurer tous les services publics de proximité.
La conséquence est claire : pour financer les baisses d’impôts du précédent quinquennat, la suppression de la redevance, la suppression totale de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), le gouvernement renonce à des investissements dans les services publics, rabote en volume les capacités d’investissement des collectivités et tourne le dos à la transition écologique. La cacophonie gouvernementale sur la réforme des retraites et de l’assurance chômage est totale, laissant les travailleurs et les demandeurs d’emplois dans une confusion quant à leur avenir.
Cette croyance dans une croissance seule à même de résorber les déficits, la perspective fantasmée du plein-emploi à atteindre « quoi qu’il en coûte » pour les droits des travailleurs et des demandeurs d’emploi justifie le refus de la taxation des surprofits indus des grandes entreprises et les pires régressions sociales. Le Ministre G. Attal se félicite que « l’impôt sur les sociétés soit en augmentation de 3 Md€ du fait de l’augmentation des bénéfices réalisés ». Le rendez-vous manqué sur les salaires et les minimas-sociaux du « paquet pouvoir d’achat » pendant l’été, planent sur les prochains projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale.
Notre présence, par la participation de Pascal Savoldelli, membre de la commission des finances, se justifie par une volonté d’incarner les aspirations populaires et sa représentation pluraliste, elle ne peut dissimuler un projet de budget, qui dans son essence même, est injuste, inégalitaire et contraire aux principes constitutionnels de solidarité et de justice fiscale.
Ecoute, dialogue mais sans confusion ni refondation.
Par conséquent, les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE se réservent le droit de ne pas participer aux trois prochaines convocations gouvernementales visant, non à recueillir la vision des oppositions, mais à réciter la liturgie néolibérale.

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