« Ne plus détourner les yeux »

« Ne plus détourner les yeux » - 𝐋𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐥𝐢𝐞𝐬 𝐠𝐮𝐞𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝'𝐄𝐫𝐝𝐨𝐠𝐚𝐧 𝐦𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐚𝐮 𝐏𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞-𝐎𝐫𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐧 𝐄𝐮𝐫𝐨𝐩𝐞. (Artem Beliaikin - https://www.pexels.com/fr-fr/@belart84)

𝘈̀ 𝘭’𝘪𝘯𝘪𝘵𝘪𝘢𝘵𝘪𝘷𝘦 𝘥𝘦 𝘓𝘢𝘶𝘳𝘦𝘯𝘤𝘦 𝘊𝘰𝘩𝘦𝘯, 𝘴𝘦́𝘯𝘢𝘵𝘳𝘪𝘤𝘦 𝘥𝘶 𝘨𝘳𝘰𝘶𝘱𝘦 𝘊𝘰𝘮𝘮𝘶𝘯𝘪𝘴𝘵𝘦, 𝘙𝘦́𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪𝘤𝘢𝘪𝘯, 𝘊𝘪𝘵𝘰𝘺𝘦𝘯 𝘦𝘵 𝘌́𝘤𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘴𝘵𝘦 (𝘊𝘙𝘊𝘌), une centaine de parlementaires français de toutes les étiquettes politiques dans une tribune parue au JDD le 30 juillet 2022, craignent la « folie guerrière » du président turc à l’égard des Kurdes du nord de la Syrie. Ils invitent la France à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU.

"Alors que la Russie de Vladimir Poutine multiplie les crimes de guerre en Ukraine, R.T. Erdogan, à l’ombre de l’émotion mondiale et du silence médiatique, envisage de lancer une énième offensive sanguinaire contre les Kurdes du nord de la Syrie. Aujourd’hui il profite de son statut de pivot de l’OTAN dans le cadre du conflit en Ukraine pour obtenir le blanc-seing de l’alliance atlantique afin d’intensifier ses attaques dans le Nord de la Syrie.
Dans les régions contrôlées par l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), malgré les conditions effroyables dues à la guerre, les populations kurdes, arabes, assyro-chaldéennes, arméniennes et de toutes les ethnies vivent ensemble et essaient de s’organiser dans un système démocratique, féministe et écologique. Elles luttent pour construire la paix dans un dialogue permanent avec les populations.
En 2019 déjà, Erdogan avait lancé une offensive au prix d’innombrables pertes civiles, de destructions et d’actes de barbarie, visant à la déstabilisation du tissu social et politique kurde. Face aux exactions commises par l’armée turque, les pays occidentaux ne doivent plus détourner les yeux.
L’engagement des combattantes et combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG) dans la lutte contre Daesh avait pourtant été décisif, salué par l’ensemble de la communauté internationale. Aujourd’hui, elles et ils semblent oubliés par ceux-là même qui les encensaient, hier, pour leur courage, leur détermination et leur héroïsme. Toutes et tous concernés, nous ne pouvons et ne devons pas laisser l’armée d’Erdogan s’en prendre une fois de plus à nos alliés kurdes.
N’oublions pas que plusieurs milliers de djihadistes, sont détenus dans les régions contrôlés par l’AANES. Un feu vert à Erdogan pour une nouvelle opération d’invasion contre la région du nord de la Syrie, signifierait une déstabilisation de la région et une menace grave contre la sécurité de l’Europe.
Parlementaires de toutes sensibilités politiques, nous dénonçons la politique de guerre du président Erdogan et appelons les dirigeants et responsables européens à ne rien céder face à ses intimidations !
Nous appelons les Etats-membres de l’Union Européenne à garantir la protection des militantes, des militants et des associations kurdes présentes sur le sol européen.
Nous invitons la France à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour décréter une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie et placer les Kurdes de Syrie sous protection internationale.
Enfin, nous demandons que l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie puisse bénéficier d’une reconnaissance internationale, afin d’aboutir à une solution politique susceptible de construire une paix durable dans la région."

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