Respect pour les élèves de l’enseignement professionnel

Le débat sur l’enseignement professionnel organisé au Sénat à la demande du groupe Les Républicains permet de revenir sur le bilan des dernières réformes qui ont touché cet enseignement.

Des réformes ont déjà fait perdre beaucoup d’heures de cours aux lycéens de l’enseignement professionnel, particulièrement dans les disciplines générales.
Résultat, les élèves de CAP n’ont plus qu’1h30 de Français hebdomadaire, par exemple.
Vous envisagez d’augmenter de 50% les périodes de stage en milieu professionnel. Cela se traduirait inévitablement par une nouvelle réduction de la formation théorique.
Mesurez-vous les conséquences d’un tel choix, alors-même que les élèves de l’enseignement professionnel ont besoin des enseignements généraux car ils en sont souvent les plus éloignés.
Comment ceux qui le souhaitent pourraient-ils poursuivre des études supérieures à l’issue d’un tel cursus ?
Et comment d’ailleurs envisager sérieusement l’augmentation significative des périodes en entreprise quand on sait la difficulté de trouver des terrains de stage ?
Vous dites également vouloir augmenter la rémunération des stages pour l’aligner sur celles des apprentis.
Les apprentis - à la différence des stagiaires qui perçoivent une gratification et sont sous statut scolaire - sont salariés de l’entreprise qui les embauchent. Ils perçoivent à ce titre un salaire.
Quel sera le statut des lycéens ? Qui les rémunérera ? Combien et comment ?
Les élèves des lycées professionnels, qui représentent plus du quart des lycéens de notre pays, méritent d’être traités à égale dignité de ceux de la voie générale.
Enfin, depuis juin dernier, un décret permet aux enseignants des lycées professionnels d’enseigner en Lycée Général et Technologique et en Collège avec l’avantage que ceux-ci dispensent deux matières différentes.
Cette réforme serait-elle une manière inavouée de faire face à la crise de recrutement que nous connaissons dans l’éducation nationale en raison de la faiblesse des salaires et du manque de reconnaissance des enseignants ?

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